Nouvelle traduction du Notre Père
Le 3 décembre, le premier dimanche de l’Avent, une nouvelle traduction du Notre Père entrera en vigueur dans toute forme de liturgie. Les fidèles catholiques ne diront plus désormais : « Ne nous soumets pas à la tentation » mais « Ne nous laisse pas entrer en tentation ».
« Ne nous laisse pas entrer en tentation »
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.
Amen
La prière du Notre Père vient de deux passages de l’évangile selon saint Matthieu (Mt6,9-13) et saint Luc (Lc11,2-4). La question d’une nouvelle traduction du Notre Père a été mise à jour lors de la traduction de la Bible de la liturgie en 2013, et d’où sont sortis les nouveaux lectionnaires en usage depuis cette date.
Le verset qui change est très complexe à traduire. La formule en usage depuis 1966, « ne nous soumets pas à la tentation », sans être excellente, n’est pas fautive d’un point de vue exégétique. Mais il se trouve qu’elle est mal comprise des fidèles à qui il n’est pas demandé de connaitre les arrière-fonds sémitiques pour prier en vérité la prière du Seigneur.
Beaucoup comprennent que Dieu pourrait nous soumettre à la tentation, nous éprouver en nous sollicitant au mal. Le sens de la foi leur indique que ce ne peut pas être le sens de cette sixième demande. Ainsi dans la lettre de saint Jacques il est dit clairement : « Dans l’épreuve de la tentation *, que personne ne dise : "Ma tentation vient de Dieu", Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne » (Jc 1, 13).
D’où la demande réitérée d’une traduction qui, tout en respectant le sens du texte original, n’induise pas une fausse compréhension chez les fidèles. La nouvelle traduction, « Ne nous laisse pas entrer en tentation », écarte l’idée que Dieu lui-même pourrait nous soumettre à la tentation. Le verbe « entrer » reprend l’idée ou l’image du terme grec d’un mouvement, comme on va au combat, et c’est bien du combat spirituel dont il s’agit.
Mais cette épreuve de la tentation est redoutable pour le fidèle. Si le Seigneur, lorsque l’heure fut venue de l’affrontement décisif avec le prince de ce monde, a lui-même prié au jardin de Gethsémani : « Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi », à plus forte raison le disciple qui n’est pas plus grand que le maître demande pour lui-même et pour ses frères en humanité : « Ne nous laisse pas entrer en tentation ».
Cette nouvelle traduction de la sixième demande du Notre Père a été confirmée par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements le 12 juin 2013.
Les évêques de France ont décidé, à leur dernière assemblée plénière (28-31 mars 2017), d’une entrée en vigueur de la nouvelle traduction du Notre Père le 3 décembre 2017 (au 1er dimanche de l’Avent, début de la nouvelle année liturgique)
Cette nouvelle traduction du Notre Père « ne nous laisse pas entrer en tentation » remplacera de manière officielle en France, l’ancienne formulation « ne nous soumets pas à la tentation » dans toute forme de liturgie publique.
Signalons que le Conseil d’Églises Chrétiennes en France (CÉCEF) a recommandé que lors des célébrations œcuméniques qui auront lieu à partir de l’Avent 2017, la sixième demande du Notre Père soit ainsi formulée : « et ne nous laisse pas entrer en tentation ». Une manière d’honorer l’invitation du Christ « Que tous soient un » (Jn 17, 21).
Différents outils ont été pensés pour faciliter la communication autour de cette nouvelle traduction du Notre Père. Des petites cartes avec la nouvelle traduction du Notre Père pour les distribuer aux fidèles ont été proposées aux paroisses pour cette date-là. Côté musique, des propositions sont faites sur notre site.
Toutes les informations et un dossier plus complet sur cette question sont disponibles dans la rubrique prière du site eglise.catholique.fr
Pour que puisse résonner de manière nouvelle la prière du Seigneur et que nous puissions faire nôtre la demande des disciples « apprends-nous à prier » Lc 11,1
* Cette tentation est à distinguer de l’épreuve de la foi à laquelle Dieu peut soumettre ses fidèles comme celle du peuple d’Israël dans le désert pour l’éduquer à s’en remettre totalement au Seigneur et qu’il se souvienne de celui qui l’a fait sortir d’Égypte pour le conduire vers la terre promise.