Semaine de prière pour l’unité des Chrétiens

L’unité en image

Rechercher l’unité tout au long de l’année

Dans l’hémisphère nord, la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens est célébrée du 18 au 25 janvier. Ces dates furent proposées en 1908 par Paul Wattson de manière à couvrir la période entre la fête de saint Pierre et celle de saint Paul. Ce choix a donc une signification symbolique. Dans l’hémisphère Sud, où le mois de janvier est une période de vacances d’été, on préfère adopter une autre date, par exemple aux environs de la Pentecôte (ce qui fut suggéré par le mouvement Foi et Constitution en 1926) qui représente aussi une autre date symbolique pour l’unité de l’Église.

En gardant cette flexibilité à l’esprit, nous vous encourageons à considérer ces textes comme une invitation à trouver d’autres occasions, au cours de l’année, pour exprimer le degré de communion que les Églises ont déjà atteint et pour prier ensemble en vue de parvenir à la pleine unité voulue par le Christ.

Adapter les textes

Ces textes sont proposés étant bien entendu que, chaque fois que cela sera possible, on essayera de les adapter aux réalités des différents lieux et pays. Ce faisant, on devra tenir compte des pratiques liturgiques et dévotionnelles locales ainsi que du contexte socio-culturel. Une telle adaptation devrait normalement être le fruit d’une collaboration œcuménique. Dans plusieurs pays, des structures œcuméniques sont déjà en place et elles permettent ce genre de collaboration. Nous espérons que la nécessité d’adapter la Semaine de prière à la réalité locale puisse encourager la
création de ces mêmes structures là où elles n’existent pas encore.

Utiliser les textes de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

- Pour les Églises et les Communautés chrétiennes qui célèbrent ensemble la Semaine de prière au cours d’une seule cérémonie, ce livret propose un modèle de Célébration œcuménique de la Parole de Dieu.

- Les Églises et Communautés chrétiennes peuvent également se servir pour leurs célébrations des prières ou des autres textes de la Célébration œcuménique de la Parole de Dieu, des textes proposés pour les Huit Jours et du choix de prières en appendice de cette brochure.

- Les Églises et Communautés chrétiennes qui célèbrent la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens chaque jour de la semaine, peuvent trouver des suggestions dans les textes proposés pour les Huit Jours.

- Les personnes désirant entreprendre des études bibliques sur le thème de la Semaine de prière peuvent également se baser sur les textes et les réflexions bibliques proposés pour les Huit Jours. Les commentaires de chaque jour peuvent se conclure par une prière d’intercession.

- Pour les personnes qui souhaitent prier en privé, les textes contenus dans cette brochure peuvent alimenter leurs prières et leur rappeler aussi qu’elles sont en communion avec tous ceux qui prient à travers le monde pour une plus grande unité visible de l’Église du Christ.

Texte biblique pour 2015

Jean 4, 1-42

Quand Jésus apprit que les Pharisiens avaient entendu dire qu’il faisait plus de disciples et en baptisait plus que Jean, – à vrai dire, Jésus lui-même ne baptisait pas, mais ses disciples – il quitta la Judée et regagna la Galilée. Or il lui fallait traverser la Samarie. C’est ainsi qu’il parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C’était environ la sixième heure. Arrive une femme de Samarie pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger. Mais cette femme, cette Samaritaine, lui dit : « Comment ? Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une femme, une Samaritaine ? » Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive. » La femme lui dit : « Seigneur, tu n’as pas même un seau et le puits est profond ; d’où la tiens-tu donc, cette eau vive ? Serais-tu plus grand, toi, que notre père Jacob qui nous a donné le puits et qui, lui-même, y a bu ainsi que ses fils et ses bêtes ? » Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; au contraire, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi cette eau pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus à venir puiser ici. » Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari et reviens ici. » La femme lui répondit : « Je n’ai pas de mari. » Jésus lui dit : « Tu dis bien : “Je n’ai pas de mari” ; tu en as eu cinq et l’homme que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit vrai. » – « Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es un prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous affirmez qu’à Jérusalem se trouve le lieu où il faut adorer. » Jésus lui dit : « Crois-moi, femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, elle est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit et c’est pourquoi ceux qui l’adorent doivent adorer en esprit et en vérité. » La femme lui dit : « Je sais qu’un Messie doit venir – celui qu’on appelle Christ. Lorsqu’il viendra, il nous annoncera toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »

Sur quoi les disciples arrivèrent. Ils s’étonnaient que Jésus parlât avec une femme ; cependant personne ne lui dit « Que cherches-tu ? » ou « Pourquoi lui parles-tu ? » La femme alors, abandonnant sa cruche, s’en fut à la ville et dit aux gens : « Venez donc voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? » Ils sortirent de la ville et allèrent vers lui. Entre-temps, les disciples le pressaient : « Rabbi, mange donc. » Mais il leur dit : « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. » Sur quoi les disciples se dirent entre eux : « Quelqu’un lui
aurait-il donné à manger ? » Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son oeuvre. Ne dites-vous pas vous-mêmes : “Encore quatre mois et viendra la moisson” ? Mais moi je vous dis : levez les yeux et regardez ; déjà les champs sont blancs pour la moisson ! Déjà le moissonneur reçoit son salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, si bien que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. Car en ceci le proverbe est vrai, qui dit : “L’un sème, l’autre moissonne.” Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucune peine ; d’autres ont peiné et vous avez pénétré dans ce qui leur a coûté tant de peine. » Beaucoup de Samaritains de cette ville avaient cru en lui à cause de la parole de la femme qui attestait : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Aussi, lorsqu’ils furent arrivés près de lui, les Samaritains le prièrent de demeurer parmi eux. Et il y demeura deux jours. Bien plus nombreux encore furent ceux qui crurent à cause de sa parole à lui ; et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus seulement à cause de tes dires que nous croyons ; nous l’avons entendu nous-mêmes et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde. »

La Bible – Traduction œcuménique – TOB

Introduction au thème de l’année 2015

Jésus lui dit : « Donne-moi à boire »
(Jean 4, 7)

1. Quiconque boit de cette eau-ci…

La route, le soleil brûlant, la fatigue, la soif… « Donne-moi à boire ». C’est une demande que font tous les êtres humains. Dieu, qui se fait homme dans le Christ (Jn 1, 14) et se dépouille lui-même pour partager notre humanité (Ph 2, 6-7), est capable de demander à la Samaritaine : « Donne-moi à boire » (Jn 4, 7). Et ce Dieu qui vient à notre rencontre est en même temps celui qui propose l’eau vive : « L’eau que je donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle » (Jn 4, 14).

La rencontre entre Jésus et la Samaritaine nous invite à goûter l’eau d’un puits différent, et également à en proposer du nôtre. La diversité nous enrichit réciproquement. La Semaine de prière pour l’unité chrétienne est un moment privilégié pour prier, nous rencontrer et dialoguer. C’est une occasion de reconnaître la richesse et la valeur présentes chez l’autre, celui qui est différent, et de demander à Dieu le don de l’unité.

« Celui qui boit de cette eau y revient sans cesse », dit un proverbe brésilien que l’on reprend à chaque fois qu’un visiteur s’en va. Offrir un verre d’eau fraîche, un chimarrão [1], un café ou un téreré [2], c’est manifester une volonté d’accueillir, de dialoguer et de coexister avec l’autre. Dans toutes les régions du Brésil, on continue de répéter le geste biblique qui consiste à offrir de l’eau à celui qui arrive (Mt 10, 42), en signe de bienvenue et de partage.

L’étude et la méditation de ce texte proposées au cours de la Semaine de prière pour l’unité, aideront les fidèles et les communautés à saisir la dimension de dialogue contenue dans le projet de Jésus, et que nous appelons « Royaume de Dieu ».

Le texte affirme l’importance que chacun connaisse et comprenne suffisamment sa propre identité pour éviter de percevoir l’identité de l’autre comme une menace. Si nous ne nous sentons pas menacés, nous pourrons expérimenter l’autre comme étant complémentaire : une personne ou une culture ne peut se suffire à elle-même ! Et par conséquent, l’image qui se dégage des mots « donne-moi à boire », exprime bien la complémentarité : boire l’eau du puits de quelqu’un d’autre est la première façon d’expérimenter une autre manière d’exister. Cela mène à un échange de dons enrichissant. Refuser les dons de l’autre, c’est porter beaucoup de tort à la société et à l’Église.

Dans le texte de Jean 4, Jésus est un étranger qui arrive fatigué et assoiffé. Il a besoin d’aide et demande de l’eau. La femme, elle, est sur son territoire ; le puits est celui de son peuple et de sa tradition. C’est à elle qu’appartient le seau et c’est donc elle qui peut accéder à l’eau. Mais elle a soif, elle aussi. Ils se rencontrent, et une occasion inattendue s’offre à tous deux à partir de là. Jésus ne cesse pas d’être juif pour avoir bu l’eau proposée par la Samaritaine. Et la Samaritaine demeure ce qu’elle est en se faisant disciple de Jésus. Dès lors que nous reconnaissons que nous avons vraiment des besoins, la complémentarité s’instaure dans nos vies de façon plus enrichissante.
Dire « donne-moi à boire » suppose que Jésus et la Samaritaine se demandent l’un à l’autre ce dont ils ont besoin. Dire « donne-moi à boire », nous pousse à reconnaître que les personnes, les communautés, les cultures, les religions et les populations dans leur diversité ont besoin les unes des autres.

Dire « donne-moi à boire » implique un acte d’ordre éthique par laquelle nous reconnaissons que nous avons besoin les uns des autres pour vivre la mission de l’Église. Nous sommes ainsi poussés à transformer notre attitude et à nous engager pour rechercher l’unité dans notre diversité, en nous ouvrant à une diversité de formes de prière et de spiritualités chrétiennes.

2. Le contexte ecclésial et religieux brésilien

Le Brésil peut être considéré comme un pays très religieux. Il est traditionnellement connu pour être marqué par une certaine « cordialité » caractérisant les relations entre classes sociales et groupes ethniques. Actuellement, toutefois, le Brésil traverse une période d’intolérance grandissante qui se traduit par de grandes violences, particulièrement envers les minorités et les personnes vulnérables : les noirs, les jeunes, les homosexuels, les fidèles de la religion afro-brésilienne, les femmes et les indigènes. Cette intolérance est restée dissimulée pendant longtemps. Elle est devenue plus explicite et a révélé un autre visage du Brésil lorsque, le 12 février 1995, en la fête de Notre-Dame de Aparecida, sainte patronne du pays, un évêque d’une Église néo-pentecôtiste a donné un coup de pied à une statue de cette Vierge, au cours d’une émission télévisée nationale. Depuis lors, d’autres exemples d’intolérance religieuse entre chrétiens se sont produits. Il y a eu également des incidents du même ordre, montrant l’intolérance de certains chrétiens à l’égard d’autres religions, particulièrement celles de traditions afro-brésilienne et indigène.

La logique qui est sous-jacente à ce genre d’attitude, c’est la concurrence d’un marché du religieux. Au Brésil, certains groupes chrétiens adoptent une attitude de concurrence vis-à-vis d’autres, par exemple pour avoir une place dans les médias, avoir de nouveaux membres ou obtenir des financements publics pour de grands événements. C’est précisément le phénomène que dénonce le Pape François, lorsqu’il écrit : « La mondanité spirituelle porte certains chrétiens à être en guerre
contre d’autres chrétiens qui font obstacle à leur recherche de pouvoir, de prestige, de plaisir ou de sécurité économique » (Evangelii Gaudium, 98).

Cette situation de concurrence religieuse a touché la vie des confessions chrétiennes historiques qui ont connu une diminution ou une stagnation du nombre de leurs membres. Elle a encouragé l’idée selon laquelle une Église forte et dynamique serait une Église composée d’un grand nombre de membres. Il en résulte que, dans les Églises historiques, nombreux sont ceux qui actuellement prennent leur distance vis-à-vis de la recherche de l’unité visible de l’Église.

Cette forme de christianisme sur le modèle du marché s’investit notamment en politique et crée même, en certains cas, ses propres partis. Il s’allie à des groupes d’intérêts particuliers comme les grands propriétaires terriens, le secteur agroalimentaire et les marchés financiers. Certains observateurs vont jusqu’à parler d’une confessionnalisation de la vie politique, qui menace la séparation entre l’État et la religion. La logique œcuménique consistant à abattre les murs de séparation est ainsi peu à peu remplacée par une logique « corporatiste » et la protection
d’intérêts particuliers.

Bien que, d’après le recensement officiel de 2010, 86,8% des Brésiliens se définissent comme chrétiens, le taux de violence est très élevé dans ce pays. Par conséquent, pour beaucoup d’entre eux, l’appartenance au christianisme ne se traduit pas par une non-violence ou un respect de la dignité humaine. On peut illustrer cette affirmation à partir des données suivantes :

La violence contre les femmes : entre 2000 et 2010, 43 700 femmes ont été assassinées au Brésil. 41% de celles qui ont subi des violences ont été violées par un proche.

La violence contre les indigènes : la violence contre la population indigène est souvent liée au développement de l’hydroélectricité et à l’expansion de l’industrie agroalimentaire. Ces deux secteurs expriment le modèle de croissance qui prévaut actuellement dans le pays. Ils contribuent de façon significative à la lenteur avec laquelle on délimite et reconnaît des territoires indigènes. En 2011, le rapport « Violence contre les populations indigènes du Brésil », établi par la Commission
pastorale de la terre (CPT), organisme en relation avec la Conférence épiscopale catholique du Brésil, a fait état de 450 projets en cours de réalisation sur les territoires indigènes du Brésil. Ces projets se déroulent sans qu’aient véritablement eu lieu les consultations avec les indigènes, prévues dans la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT). Le rapport de la CPT dénonce l’assassinat de 500 indigènes entre 2003 et 2011 ; 62,7% de ceux-ci ont eu lieu dans l’État du Mato Grosso do Sul, avec une moyenne annuelle de 55,8 assassinats parmi les indigènes.

Il faudrait combattre l’intolérance sous ses diverses formes et parvenir à en triompher positivement : en respectant les diversités légitimes et en promouvant le dialogue, moyen permanent de réconciliation et de paix dans la fidélité à l’Évangile.

3. Choix herméneutique

La méthodologie adoptée par le Centre œcuménique d’études bibliques (CEBI), et largement pratiquée dans l’ensemble de l’Amérique latine, s’appelle la lecture contextuelle de la Bible. C’est une manière à la fois universitaire et populaire d’aborder le texte biblique.

Selon cette méthode, le point de départ de toute théologie et de toute interprétation biblique est la vie quotidienne. On adopte la manière dont Jésus a abordé les disciples sur la route d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-24) : « Que se passe-t-il ? De quoi parlez-vous ? » C’est à partir du contexte qu’on aborde progressivement le texte biblique. Dans ce cheminement méthodologique, la Bible est une lampe pour nos pas, une lumière pour notre sentier (cf. Ps 119, 105). On s’en sert comme d’une
torche pour éclairer le chemin de nos vies. Le texte biblique nous enseigne et nous transforme pour nous rendre témoins de la volonté de Dieu dans le contexte où l’on vit.

4. Cheminement au fil des jours

Le cheminement que nous proposons pour les huit jours part de la proclamation, et conduit à la dénonciation, au renoncement et au témoignage. La semaine commence par la proclamation d’un Dieu qui nous a créés à son image, c’est-à-dire à l’image du Dieu Trinité, de l’unité dans la diversité. La diversité fait partie du dessein de Dieu. Ensuite, on dénonce des situations de péché qui conduisent à d’injustes discriminations. Troisièmement, avec le renoncement à ces attitudes de péché par exclusion, on fait un pas vers l’unité du Royaume de Dieu. Enfin, on témoigne de la grâce de Dieu, toujours désireux de nous accueillir en dépit de notre imperfection, et dont l’Esprit Saint nous pousse à la réconciliation et à l’unité. Ainsi expérimentons-nous la Pentecôte et les multiples dons de l’Esprit, aboutissant à réaliser le Royaume de Dieu.

Célébration oecuménique

NOTE SUR LA PRÉDICATION EN CONTEXTE OECUMÉNIQUE ET SUR LES « ÉCHANGES DE CHAIRE »

Introduction à la célébration

Ce schéma de célébration œcuménique peut être utilisé pour l’ouverture de la Semaine de prière pour l’unité chrétienne ou pour une autre occasion appropriée choisie par les communautés locales.

Jésus a délibérément choisi de traverser la Samarie pour se rendre de Judée en Galilée. Sa route est passée par le puits de la Samaritaine qui y venait puiser de l’eau. Le groupe œcuménique brésilien qui a préparé la célébration nous invite à utiliser ces deux symboles de la route et de l’eau, comme images de l’unité chrétienne visible pour laquelle nous prions. Le groupe local nous invite à réfléchir
à ces deux questions de départ, qui donnent forme à la célébration.

Quel est le chemin de l’unité, quelle voie devons-nous prendre pour que le monde boive à la source de la vie qu’est Jésus-Christ ?

Quel est le chemin de l’unité qui respecte vraiment notre diversité ?

Sur ce chemin de l’unité, se trouve un puits rempli d’eau : à la fois l’eau que cherche Jésus, fatigué par la route, et l’eau qu’il donne lui-même, celle qui jaillit en vie éternelle. L’eau puisée quotidiennement par la Samaritaine est celle qui étanche la soif et fait fleurir le désert. L’eau que donne Jésus est celle sur laquelle planait l’Esprit de Dieu, l’eau vive dans laquelle nous avons été baptisés.

Le passage de Jn 4, 1-42 est au cœur de la Semaine de prière pour l’unité chrétienne. Ce long passage d’Évangile peut être lu à plusieurs voix, ou mis en scène.

Pour la méditation qui suivra l’Évangile, plusieurs options sont possibles en fonction de la taille du groupe qui célèbre :

- un partage en petits groupes, à partir des questions initiales, suivi d’un retour en
assemblée ;

- une prédication ou une méditation centrée sur l’Évangile et tenant compte des
questions initiales.

Le sentier et le puits

On peut aménager un sentier à même le sol, avec des veilleuses, des fleurs, des pièces d’étoffes colorées, etc., dans l’allée centrale du lieu de célébration, et qui conduise jusqu’au devant de l’assemblée. Au centre de ce sentier, sont placées une grande vasque et des cruches d’eau à côté. On peut prévoir des cruches différentes les unes des autres, pour signifier la diversité de l’assemblée.

Les célébrants peuvent entrer en procession par ce sentier. En passant près du « puits », un représentant de chacune des Églises participant à la célébration versera lentement l’eau d’une des cruches dans la vasque. Cette eau de différentes sources symbolise l’unité qui, bien qu’incomplète et cachée à nos yeux, existe déjà entre nous. Il faudrait que ce geste soit présenté brièvement en début de célébration ; il pourra être commenté au cours de la prédication.

Le sentier peut être utilisé au cours de la préparation à la confession des péchés. Des personnes partent de divers lieux de l’assemblée et viennent sur le sentier pour exprimer des demandes de pardon.

Après la bénédiction, les participants peuvent échanger un signe de paix et de fraternité avant de sortir et de se diriger vers un endroit où la rencontre s’achèvera dans la convivialité.

Structure de la célébration

N.B. On aura soin d’accorder une attention particulière aux personnes déficientes auditives et handicapées, afin qu’elles puissent participer pleinement à la célébration.

La célébration comprend cinq parties :

I. Prélude/Préparation

II. Ouverture

Accueil et introduction à la Semaine de prière – thème

Confession des péchés et Kyrie

III. Proclamation de l’Évangile

IV. Réponse de notre part, dans la foi et l’unité

- Confession de foi
(On peut choisir le Credo de Nicée-Constantinople, le Symbole des Apôtres ou une autre confession de foi – comme par exemple une forme de renouvellement des promesses du baptême).

- Prière d’intercession

- Offrande

- Notre Père (récité ou chanté)

V. Bénédiction, geste de paix et envoi

- Postlude

- Déroulement de la célébration

C : Célébrant
L : Lecteur
T : Tous

I. Prélude/Préparation
On allume les veilleuses au moment où la célébration débute.

Accueil et introduction à la Semaine de Prière – Thème
On accueille les participants à la célébration et on présente le thème de la prière.

L. Levons-nous et entonnons le chant d’ouverture pendant que les célébrants
entrent en procession par le sentier. En passant près du « puits », un
représentant de chacune des Églises ici présentes versera lentement l’eau d’une
des cruches dans la vasque. Cette eau, venue de différentes sources, symbolise
notre unité qui est réelle, bien qu’encore incomplète.

Si le groupe qui célèbre est restreint, on peut inviter les participants à indiquer
leur nom et l’Église à laquelle ils appartiennent.

II. Ouverture

Invitation à la prière [4]

C. : Dieu tout-puissant, répands sur nous le souffle d’unité au sein de notre
diversité,

T. : Insuffle en nous le respect qui permet d’accueillir et fait de nous une
communauté.

C. : Répands sur nous le feu qui unit ce qui est divisé et qui guérit ce qui est
blessé,

T. : Insuffle en nous la grâce qui fait vaincre la haine et nous libère de la violence.

C. : Répands sur nous la vie qui a affronté la mort et en est victorieuse,

T. : Béni soit le Dieu de miséricorde qui est Père, Fils et Saint-Esprit, et qui fait toutes choses nouvelles. Amen.

Confession des péchés et Kyrie

C. : Avec humilité, en enfants de Dieu, et comme sœurs et frères dans le Christ, nous accueillons la miséricorde de Dieu, et nous répondons à son appel à renouveler toutes nos relations.

L. : Seigneur miséricordieux, ton Esprit planait sur les eaux d’où a jailli et fleuri la diversité. Nous confessons notre difficulté à vivre avec nos légitimes différences. Pardonne-nous nos pensées, nos paroles et nos actes qui font violence à l’unité dans la diversité,

T. : Seigneur, aie pitié de nous… (chanté)

L. : Christ miséricordieux, toi la grâce et la joie des multitudes, toi qui qui écoutes et qui enseignes, tu suscites à nouveau l’espérance, et tu guéris les blessures de l’esprit et du corps. Nous confessons que nous n’avons pas assez écouté les voix différentes de la nôtre, que nous n’avons pas prononcé les mots qui apportent la guérison et l’espérance, et que, par nos attitudes, nous avons continué d’exclure ceux qui ont besoin de solidarité et de fraternité,

T. : Seigneur, aie pitié de nous… (chanté)

L. : Seigneur miséricordieux, tu es la source de toute la création, la Parole éternelle qui donne la vie. Nous confessons que nous ne sommes pas suffisamment attentifs à ta création qui gémit et qui implore sa libération et son renouvellement. Aide-nous à cheminer ensemble et à entendre ta voix dans toutes tes créatures qui souffrent et veulent être soignées et guéries.

C. : Ô Notre Dieu, toi la fontaine de la miséricorde et de la grâce, répands sur nous ton pardon. Que ton amour nous transforme en source d’eaux vives qui restaurent la force de ton peuple. Nous te le demandons par le Christ, notre Seigneur.

T. : Amen.

III. Proclamation de l’Évangile

- Proclamation ou mise en scène de l’Évangile selon saint Jean 4, 1-42.

- Méditation ou prédication

IV. Réponse de notre part, dans la foi et l’unité

- Confession de foi
(Le Symbole de Nicée-Constantinople, le Symbole des Apôtres ou une autre confession de foi peut être utilisée, comme par exemple le renouvellement des promesses du baptême.)

Prière universelle
(On choisira un refrain adapté. À titre d’exemple l’équipe de préparation brésilienne indique ci-dessous les paroles de la mélodie indigène ‘Gaicuru Kyrie’)

L. : Dieu d’éternelle compassion, nous implorons ta lumière pour chacun de nous et pour notre communauté ; donne-nous d’être plus accueillants et plus compréhensifs à l’égard d’autrui, et de permettre à la souffrance de diminuer en notre monde.

T. : (R.)

L. : Dieu d’éternelle compassion, enseigne à tes enfants cette charité, cette hospitalité et cette unité qui sont l’expression de ce que tu révèles et que tu veux pour l’humanité.

T. : (R.)

L. : Dieu d’éternelle compassion, nous t’en supplions, accorde-nous la paix et fais de nous les bâtisseurs d’un monde tolérant et non violent.

T. : (R.)

L. Dieu d’éternelle compassion, toi qui nous as parlé à travers la création, puis par les prophètes et encore par ton Fils Jésus-Christ, accorde-nous la sagesse qui nous fera entendre ta voix nous appelant à l’unité dans notre diversité.

T. : (R.)

L. : Dieu d’éternelle compassion, au nom de ton Fils Jésus Christ notre Seigneur qui, comme un étranger, a demandé à boire à une Samaritaine, donne-nous l’eau vive, l’eau jaillissante pour la vie éternelle.

T. : (R.)

La communauté locale peut ajouter d’autres prières.

Offrandes

C. : Puisque nous apprenons de Jésus à offrir nos vies en signe d’amour et de pardon, fais, ô notre Dieu, que nous devenions des offrandes vivantes, entièrement consacrées à la transmission de ta Parole et ta grâce.

Les destinataires des offrandes sont présentés à l’assemblée.

C. : Ô notre Dieu, toi qui es avec nous et qui chemines au milieu de nous, accorde-nous aujourd’hui la grâce de ta lumière et de ton Esprit pour que nous puissions poursuivre notre mission et rester fidèles à accueillir et écouter tous ceux qui nous entourent, même ceux qui sont différents de nous. Ôte de nos cœurs toute violence et les attitudes discriminatoires qui excluent et dévalorisent la dignité humaine d’autrui. Rends nos Églises capables de devenir des lieux accueillants où la fête et le pardon, la joie et la tendresse, la force et la foi soient notre pratique quotidienne, notre nourriture quotidienne, notre avancée quotidienne en Jésus Christ.

T. : Amen.

Remarque : Les communautés locales sont invitées à recueillir les offrandes en fonction de leurs traditions spécifiques. Il est suggéré d’apporter les offrandes sur une pièce d’étoffe de couleur, et de les disposer ainsi devant l’autel. Pendant le moment des offrandes, on prend un cantique qui aura été choisi par l’équipe organisatrice locale.{{}}

Notre Père (récité ou chanté)

V. Bénédiction, prière et envoi

Bénédiction

C. : Que le Seigneur notre Dieu
vous bénisse et vous garde,
qu’il emplisse votre cœur de tendresse et votre âme de joie,
vos oreilles de musique et vos narines de parfum,
et votre langue d’un cantique qui donne visage à l’espérance.

Que Jésus Christ, qui est l’eau vive, soit
derrière vous pour vous protéger,
devant vous pour vous guider, 22
à vos côtés pour vous accompagner,
en vous pour vous consoler,
au-dessus de vous pour vous bénir.

Que l’Esprit qui donne la vie
respire en vous pour sanctifier vos pensées,
agisse en vous pour sanctifier votre travail,
attire à lui votre cœur pour le sanctifier et vous faire aimer
ce qui est saint,
vous fortifie pour que vous défendiez ce qui est saint.

Qu’il établisse sa demeure en votre cœur,
qu’il y arrose ce qui est sec et y réchauffe ce qui est froid,
qu’il allume au plus profond de vous le feu de son amour,
et vous accorde une foi véritable, une ferme espérance,
un amour sincère et parfait.

T. : Amen.

Échange de la paix

C. : Que Dieu qui nous apprend à nous accueillir les uns les autres, et qui nous appelle à pratiquer l’hospitalité, nous accorde la paix et la sérénité alors que nous avançons sur le sentier de l’Unité chrétienne.

Allons dans la paix du Christ en échangeant un signe de paix.

Postlude

Commentaires bibliques et prières pour les "Huit Jours"

1er Jour - PROCLAMATION - Il nous faut traverser la Samarie (cf. Jn 4, 4)

Gn 24, 10-30 : Abraham et Rébecca près du puits
Ps 42 : Comme une biche se tourne vers les cours d’eau
2 Co 8, 1-7 : La générosité des Églises de Macédoine
Jn 4, 1-4 : Il devait traverser la Samarie

Commentaire

Jésus et ses disciples quittèrent la Judée pour regagner la Galilée. La Samarie est située entre ces deux régions. Or, certains préjugés pesaient sur elle et les Samaritains. En Samarie cohabitaient de nombreuses races et religions et cette situation était à l’origine de sa mauvaise réputation. Il n’était pas inhabituel que soient empruntées des routes permettant d’éviter de traverser le territoire de la Samarie.

Que signifie donc la phrase : « Il fallait traverser la Samarie » que nous lisons dans l’Évangile de Jean ? Bien plus qu’une question de géographie, il faut y voir un choix de Jésus : « Traverser la Samarie » semble vouloir dire qu’il est nécessaire d’aller à la rencontre de l’autre, de celui qui est différent et qui est souvent perçu comme une menace.

Le conflit opposant Juifs et Samaritains remontait à de nombreuses années. Les anciens Samaritains avaient rompu avec la monarchie du sud qui exigeait que les célébrations aient toutes lieu à Jérusalem (1 R 12). Lorsque les Assyriens envahirent la Samarie en déportant une grande partie de la population qui y résidait, ils y firent venir un grand nombre de peuples étrangers, chacun ayant ses propres dieux et divinités (2 R 17, 24-34). À partir de ce moment, les Samaritains devinrent aux yeux des Juifs « une population mélangée et impure ». Plus loin dans l’Évangile de Jean, les Juifs, voulant jeter le discrédit sur Jésus, l’accusent en disant : « N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et un possédé ? » (Jn 8, 48).

Les Samaritains eux aussi acceptaient difficilement les Juifs (Jn 4, 8). Les blessures du passé s’amplifièrent encore davantage aux alentours de l’année 128 av. J.-C., quand le chef juif, Jean Hyrcanus, ordonna la destruction du temple construit par les Samaritains sur le Mont Gerizin. Et comme le rapporte l’Évangile de Luc – cet épisode n’étant peut-être pas un cas isolé –, un village de Samaritains refusa d’accueillir Jésus simplement parce qu’il se rendait en Judée (Lc 9, 52). La réticence au dialogue existait donc de part et d’autre. 24

L’Évangile de Jean est clair : Jésus choisit sciemment de « traverser la Samarie » ; il veut dépasser les frontières de son propre peuple. Ainsi nous montre-t-il que si nous nous isolons de ceux qui sont différents de nous et n’établissons de relations qu’avec des personnes qui nous ressemblent, nous sommes responsables de notre propre appauvrissement. Dialoguer avec ceux qui sont différents de nous nous fait grandir.

Questions

1. Pour moi-même et ma communauté de foi, que signifie « traverser la Samarie » ?

2. Quels efforts mon Église a-t-elle réalisés pour aller à la rencontre des autres Églises et quels sont les enseignement que les Églises en ont retiré ?

Prière

Ô Dieu de tous les peuples,
enseigne-nous à traverser la Samarie
pour aller à la rencontre de nos frères et sœurs des autres Églises !
Fais que nous nous y rendions le cœur prêt à recevoir
pour que nous puissions apprendre de toutes les Églises et de toutes les cultures !
Toi qui es la source de l’unité,
accorde-nous l’unité que le Christ veut pour nous.
Amen.

2e Jour - DÉNONCIATION I
Fatigué du chemin,
Jésus était assis au bord du puits (Jn 4, 6)

Gn 29, 1-14 : Jacob et Rachel près du puits
Ps 137 : Comment chanter un chant du Seigneur en terre étrangère ?
1 Co 1, 10-18 : Chacun de vous parle ainsi : « Moi, j’appartiens à Paul » ; l’autre : « Moi à Apollos »
Jn 4, 5-6 : Jésus était fatigué du chemin
Commentaire

Avant sa rencontre avec la Samaritaine, Jésus était allé en Judée. Les Pharisiens disaient de lui qu’il avait baptisé plus de disciples que Jean le Baptiste. Ces rumeurs pourraient avoir causé quelque tension désagréable. Peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle Jésus se remet en route.

Arrivé au puits et fatigué par le voyage, il décide de s’arrêter. Cette fatigue pourrait également être due aux bruits qui circulaient sur son compte. Alors qu’il se repose, 25 une femme samaritaine s’approche du puits pour y puiser de l’eau. Cette rencontre a lieu au puits de Jacob : un lieu symbolique dans la vie et la spiritualité du peuple biblique.

Le dialogue qui s’instaure entre la Samaritaine et Jésus porte sur le lieu où adorer. « Est-ce sur cette montagne ou à Jérusalem ? » demande la Samaritaine. Jésus répond : « Ni sur cette montagne, ni à Jérusalem… Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père » (Jn 4, 21-24).

Il arrive encore qu’au lieu de la recherche commune de l’unité, ce soient la compétition et les disputes qui caractérisent les relations entre les Églises. Au Brésil, c’est ce à quoi on a assisté ces dernières années. Certaines communautés célèbrent leurs vertus et, pour attirer de nouveaux membres, vantent les avantages que peuvent en retirer leurs fidèles. Certaines vont même jusqu’à penser que plus leur Église est grande et puissante et le nombre de leurs membres est élevé, plus elles sont proches de Dieu, allant même jusqu’à se présenter comme les seuls vrais adorateurs, ce qui n’a pas manqué de provoquer des violences et un manque de respect vis-à-vis des autres religions et traditions chrétiennes. Ce genre de marketing compétitif engendre à la fois la méfiance entre les Églises et une perte de crédibilité de l’ensemble des chrétiens dans la société. Quand la compétition augmente, c’est « l’autre » communauté qui devient l’ennemi à combattre.

Qui sont les vrais adorateurs ? Les vrais adorateurs ne permettent pas que la logique de la compétition – qui est le meilleur, qui est le pire ? – viennent contaminer la foi. Nous avons besoin de « puits » sur lesquels nous pencher, où nous reposer et nous affranchir des disputes, de la compétition et de la violence, nous avons besoin de lieux où apprendre que les vrais adorateurs adorent « en Esprit et en Vérité ».

Questions

1. Quels sont les principaux motifs de compétition entre nos Églises ?

2. Sommes-nous en mesure de trouver un « puits » commun sur lequel nous pencher et nous reposer de nos disputes et manies de compétition ?

Prière

Dieu de miséricorde,
bien souvent nos Églises finissent par choisir la logique de la compétition.
Pardonne-nous, notre orgueil est péché.
Nous sommes las de ce besoin d’être les premiers.
Laisse-nous reposer près du puits.
Désaltère-nous avec l’eau de l’unité qui jaillit de notre prière commune.
Que ton Esprit qui plana sur les eaux du chaos nous donne l’unité
au sein de notre diversité.
Amen.

3e Jour - DÉNONCIATION II
Je n’ai pas de mari (Jn 4, 17)

2 R17, 24-34 : La Samarie fut conquise par l’Assyrie
Ps 139, 1-12 : Seigneur, tu m’as scruté et tu me connais
Rm 7, 1-4 : Vous avez été mis à mort à l’égard de la loi, par le corps du Christ
Jn 4, 16-19 : Je n’ai pas de mari
Commentaire

La Samaritaine répond à Jésus : « Je n’ai pas de mari”. La conversation porte maintenant sur la vie matrimoniale de cette femme. Il y a comme un glissement dans le contenu de leur conversation qui passe de l’eau à son mari. « Va, appelle ton mari et reviens ici » (Jn 4, 16) mais Jésus sait que la femme a eu cinq maris et que l’homme avec lequel elle vit maintenant n’est pas son mari.

Dans quelle situation se trouve cette femme ? Ces maris ont-ils demandé le divorce ? Était-elle veuve ? Avait-elle des enfants ? En lisant ce passage, ces questions viennent naturellement à l’esprit. Quoi qu’il en soit, il semble que Jésus soit intéressé par une toute autre dimension de l’existence de cette femme : il constate quelle est sa vie mais reste accueillant à son égard, de manière à ce que la
rencontre véritable puisse advenir. Jésus n’insiste pas sur une interprétation moralisatrice de sa réponse mais paraît vouloir la mener au-delà. Et de fait, la femme finit par changer d’attitude envers Jésus. Les obstacles que pouvaient constituer leurs différences culturelles et religieuses passent à l’arrière plan et laissent place à quelque chose de bien plus important : une rencontre établie dans la
confiance. À cet instant même, Jésus, par son attitude, nous offre la possibilité de nous ouvrir à de nouveaux horizons et de nous interroger davantage : émergent alors des questions venant défier les attitudes de dénigrement et de marginalisation des femmes, des questions sur les différences qui restent un obstacle sur le chemin de l’unité, cette unité que nous cherchons et pour laquelle nous prions.

Questions

1. Dans nos communautés, existe-t-il des situations qui font scandale à nos yeux ?

2. Quels sont la place et le rôle des femmes dans nos Églises ?

3. Que peuvent faire nos Églises pour prévenir et vaincre la violence dont sont victimes les femmes et les jeunes filles ?

Prière

Ô Toi qui es au-delà de tout, peut-on te désigner autrement ?
Quelle parole peut te chanter, toi qu’aucun vocable
ne saurait désigner nommément ?
Comment l’esprit te verrait-il, ô toi qui ne peux être perçu
par aucun esprit intelligent ?
Tu es seul innommable, toi qui as créé tout ce que la parole saisit.
Tu es seul inconnaissable, toi qui as créé tout ce que la connaissance saisit.
Toutes choses parlantes ou non parlantes disent ta gloire,
les désirs de tous, les songes de tous gravitent autour de toi
et les prières de tous sont autour de toi.
Tout l’univers qui a l’intelligence de ton Être te chante un hymne de silence,
Sois-nous propice, ô toi qu’on ne peut désigner autrement
et qui es au-delà de tout !

Attribué à Saint Grégoire de Naziance [5]

4e Jour - RENONCIATION
La femme alors abandonna sa cruche (Jn 4, 28)

Gn 11, 31-12, 4  : Dieu promet à Abraham qu’il fera naître de lui une grande nation et qu’il le bénira
Ps 23 : Le Seigneur est mon berger
Ac 10, 9-20 : « Ce que Dieu a rendu pur, tu ne vas pas, toi, le déclarer immonde ! »
Jn 4, 25-28 : La femme alors abandonna sa cruche
Commentaire

La rencontre entre Jésus et la Samaritaine est la preuve que le dialogue avec ceux
qui sont différents ou étrangers, ceux que l’on connaît mal, est porteur de vie. Si la
femme avait suivi les règles dictées par la culture dont elle provient, elle se serait
éloignée en voyant Jésus s’approcher du puits. Ce jour-là, pour une raison
quelconque, elle ne respecte par les règles établies. La Samaritaine et Jésus
rompent avec les modes de comportement conventionnels. Et ce faisant, ils nous
montrent encore une fois qu’il est possible d’établir des relations sur une base
nouvelle.

Alors que Jésus poursuit l’œuvre du Père, de son côté la Samaritaine abandonne sa cruche d’eau, signifiant ainsi qu’elle peut continuer sa vie. Elle est libérée du rôle que la société lui imposait. Dans l’Évangile de Jean, elle est la première personne à proclamer que Jésus est le Messie. La « rupture » est un passable obligé pour celui qui veut grandir en force et en sagesse dans la foi.

Si la Samaritaine abandonne sa cruche, c’est parce qu’elle vient de recevoir un don plus grand, un bien plus important que l’eau qu’elle venait chercher, et parce qu’elle a compris quelle est vraiment sa place dans sa communauté. Elle prend conscience de cette richesse supérieure que cet étranger juif, Jésus, vient de lui offrir.

Nous avons du mal à reconnaître la valeur, la bonté et même la sainteté de ce qui nous est étranger et appartient à un autre. Cependant, reconnaître la bonté et la sainteté des dons appartenant aux autres est une étape incontournable dans notre recherche de l’unité visible.

Questions

1. Rencontrer Jésus signifie que nous abandonnions derrière nous nos cruches d’eau. Dans notre cas, en quoi consistent-elles ?

2. Quelles sont les principales difficultés qui nous empêchent d’agir ainsi ?

Prière

Dieu d’amour,
fais que nous apprenions de Jésus et de la Samaritaine
que la rencontre avec l’autre, l’étranger,
nous ouvre de nouveaux horizons de grâce.
Aide-nous à voir au-delà de nos limites et à accepter de nouveaux défis.
Aide-nous à surmonter la peur en suivant l’appel de ton Fils.
Au nom de Jésus Christ, nous te prions.
Amen.

5e Jour - ANNONCIATION
Tu n’as pas même un seau et le puits est profond (Jn 4, 11)

Gn 46, 1-7 : Dieu dit à Jacob de ne pas craindre de descendre en Égypte
Ps 133 : Oh ! quel plaisir, quel bonheur de se trouver entre frères
Ac 2, 1-11 : Le jour de la Pentecôte
Jn 4, 7-15 : « Tu n’as pas même un seau et le puits est profond »
Commentaire

Jésus a besoin d’aide. Après sa longue marche, la fatigue le frappe. Exténué dans la chaleur de midi, il a faim et soif (Jn 4, 6). De plus, Jésus est un étranger. C’est lui qui se trouve en territoire inconnu et le puits appartient au peuple de la femme. Jésus a soif mais, comme le lui fait remarquer la Samaritaine, il n’a pas de seau pour puiser l’eau. Il a besoin d’eau, besoin de son aide : nous avons tous besoin d’aide !

Bon nombre de chrétiens pensent connaître à eux seuls toutes les réponses et n’avoir besoin de l’aide de personne. Si nous nous enferrons dans cette perspective, nous y perdons beaucoup. Aucun de nous ne peut atteindre les profondeurs divines et pourtant, la foi en Dieu exige que nous puisions toujours davantage dans les eaux du mystère. Seuls, nous ne saurions y parvenir. L’aide de nos frères et sœurs chrétiens nous est indispensable. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons atteindre la profondeur du mystère de Dieu.

Indépendamment de l’Église à laquelle nous appartenons, nous avons tous un point commun dans notre foi : Dieu est un mystère qui dépasse toute compréhension. La quête de l’unité chrétienne nous porte à reconnaître qu’aucune confession chrétienne ne possède tous les moyens pour atteindre les eaux les plus profondes du mystère divin. Nous avons besoin d’eau, nous avons besoin d’aide : tous, nous avons besoin d’aide ! Plus grande sera notre unité, plus nous partagerons nos seaux d’eau et plus nos cordes nouées les unes aux autres seront longues, plus nous pénétrerons en profondeur dans le puits du mystère de Dieu.

Certaines traditions indigènes du Brésil nous montrent comment apprendre de la sagesse des anciens et, en même temps, de la curiosité et de l’innocence des enfants. Á partir du moment où nous sommes prêts à accepter que nous avons besoin les uns des autres, nous devenons comme des enfants disposés à apprendre toute chose nouvelle. C’est ainsi que le Royaume des cieux s’ouvre à nous (Mt 18, 3). Nous devons suivre l’exemple de Jésus, en osant pénétrer en territoire inconnu et y devenir des étrangers, en cultivant le désir d’apprendre de ce qui est différent.

Questions

1. Vous souvenez-vous de situations dans lesquelles votre Église en a aidé une autre ou a elle-même été aidée par une autre Église ?

2. Votre Église est-elle réticente à accepter l’aide d’une autre Église ? Comment serait-il possible de surmonter ces réticences ?

Prière

Ô Dieu, toi qui es source d’eau vive,
fais que nous comprenions que plus nous unirons nos cordes,
plus nos seaux plongeront en profondeur dans tes eaux divines !
Donne-nous de percevoir que les dons que possède l’autre
sont une expression de ton insondable mystère.
Ouvre nos yeux et fais que nous voyions cette vérité.
Fais que nous nous asseyions ensemble autour du puits
pour boire ton eau qui nous rassemble dans l’unité et dans la paix.
Nous te le demandons, au nom de ton Fils Jésus Christ,
qui demanda à la Samaritaine de lui donner de l’eau pour étancher sa soif.
Amen.

6e Jour - TÉMOIGNAGE
Jésus dit : « L’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle » (Jn 4, 14)

Ex 2, 15-22 : Moïse près du puits de Madiân
Ps 91 : Le chant de ceux qui trouvent refuge dans le Seigneur
1 Jn 4, 16-21 : Le parfait amour jette dehors la crainte
Jn 4, 11-15 : « Une source jaillissant en vie éternelle »
Commentaire

Dans le dialogue qui s’engage, Jésus demande d’abord de l’eau puis, à son tour, promet de donner de l’eau. Plus loin, dans ce même Évangile, Jésus demandera de nouveau à boire. « J’ai soif » dira-t-il de la croix. Et de sa croix, Jésus deviendra la source promise qui coule de son côté transpercé. Par le baptême, nous recevons cette eau, la vie en Jésus, qui devient en nous une eau, une vie jaillissante faite pour être donnée, partagée avec les autres.

Voici le témoignage d’une femme brésilienne qui a bu de cette eau et en qui cette eau s’est fait source :

Romi, une infirmière de Campo Grande, était pasteur pentecôtiste. Dans son quartier, un dimanche dans la nuit, une jeune indigène de seize ans totalement 31 seule dans une baraque mit au monde un petit garçon. On la trouva gisant sur le sol et perdant du sang. Romi la conduisit à l’hôpital. On s’informa pour savoir où habitait la famille de Semei, la jeune fille. Des parents furent identifiés mais aucun d’eux ne voulut s’occuper d’elle. Semei et son enfant n’avaient aucun endroit où aller. Romi les accueillit chez elle, dans sa modeste maison. Elle ne connaissait pas Semei et il faut savoir que de forts préjugés contre les indigènes subsistent a Campo Grande. Semei continuait à avoir des problèmes de santé mais la grande générosité de Romi fit naître à son tour une attitude bienveillante de la part de ses voisins. Veronica, une autre jeune mère catholique, allaita l’enfant de Semei qui n’était pas en condition de le faire. Semei appela son fils Luc Nathanaël et rapidement, ils purent quitter la ville pour aller vivre dans une ferme. Mais Semei n’oublia pas la bonté de Romi et de ses voisins.

L’eau que Jésus nous offre, cette eau que Romi a reçue au moment de son baptême, s’est transformée en elle en une source d’eau vivante pour Semei et son fils. Encouragés par ce témoignage, les voisins de Romi virent aussi cette eau baptismale se changer en eux en une source, une fontaine. L’eau du baptême jaillissant dans nos vies se fait témoignage œcuménique actif de l’amour du Christ, et nous donne d’entrevoir la vie éternelle promise par le Christ.

Pour grandir dans la fraternité, nous avons besoin de gestes concrets tels ceux pratiqués par les gens simples. Ils témoignent de l’Évangile et font comprendre l’importance des relations œcuméniques.

Questions

1. Comment interprétez-vous les paroles de Jésus quand il dit que par lui, nous pouvons devenir « une source d’où jaillira la vie éternelle » (Jn 4, 14) ?

2. En quoi trouvez-vous que les chrétiens sont effectivement des sources d’eau vive pour vous et les autres ?

3. Quelles sont les situations de la vie publique sur lesquelles les Églises devraient s’exprimer d’une seule voix pour être des sources d’eau vive ?

Prière

Dieu Trinité,
fais qu’en suivant l’exemple de Jésus,
nous soyons des témoins de ton amour.
Donne-nous d’être des instruments de justice, de paix et de solidarité.
Puisse ton Esprit nous porter à des actions concrètes qui soient source d’unité.
Puissent les murs se transformer en ponts.
Au nom de Jésus Christ, nous te prions dans l’unité du Saint-Esprit.
Amen.

7e Jour - TÉMOIGNAGE
« Donne-moi à boire » (Jn 4, 10)

Nb 20, 1-11 : Les Israélites de Meriba
Ps 119, 10-20 : Je n’oublie pas ta parole
Rm 15, 2-7 : Que Dieu… vous donne d’être bien d’accord entre vous
Jn 4, 7-15 : Donne-moi à boire
Commentaire

Les chrétiens devraient avoir la certitude que la rencontre et l’échange avec les autres, même s’ils appartiennent à une autre tradition religieuse, peut nous transformer et nous aider à atteindre les profondeurs du puits. Apprendre à connaître ceux qui nous sont étrangers en désirant puiser de l’eau de leur puits nous fait découvrir « les merveilles de Dieu » que nous proclamons.

Dans le désert, le peuple de Dieu était sans eau et Dieu envoya Moïse et Aaron pour faire jaillir de l’eau du rocher. De la même manière, Dieu répond souvent à nos besoins à travers les autres. Quand nous implorons le Seigneur, comme la Samaritaine quand elle dit à Jésus « Seigneur, donne-moi cette eau », peut-être a-t-il déjà exaucé nos prières en plaçant entre les mains de notre prochain ce que nous lui demandons. Et donc, nous devons nous tourner vers lui et lui dire : « Donne-moi à boire ».

Il arrive que la réponse à nos besoins se trouve déjà dans la vie et la bienveillance des personnes qui nous entourent. Les Guarani, population amérindienne vivant au Brésil, nous enseignent que dans leur langue, il n’existe aucun mot équivalent à celui de « religion » qui soit séparé du reste de la vie. L’expression habituellement employée signifie littéralement « notre bonne manière d’être » ("ñande reko katu"). Cette expression se réfère à l’ensemble du système culturel qui englobe également la religion. Celle-ci fait donc partie du système culturel des Guarani, exactement de la même manière que leur mode de penser ou d’être (teko). Elle concerne tout ce qui peut améliorer la communauté ou contribuer à son développement et conduit à cette « bonne manière d’être » (teko katu). Le peuple des Guarani nous rappelle ainsi qu’au tout début, le christianisme était appelé « La Voie » (Ac 9, 2). « La Voie », la « bonne manière d’être » pour les Guarani, est la façon dont Dieu rend harmonieux tout ce qui constitue notre vie.

Questions

1. En quoi votre compréhension et votre expérience de Dieu ont-elles été enrichies par la rencontre avec d’autres chrétiens ?

2. Dans la région du monde où vous vivez, que peuvent apprendre les Communautés chrétiennes de la sagesse indigène ou des autres traditions religieuses ?

Prière

Seigneur, toi qui es la vie,
toi qui prends soin de toute la création
et nous appelle à œuvrer pour la justice et la paix,
fais que notre sécurité ne dépende pas des armes mais du respect.
Fais que notre force ne soit pas celle de la violence mais de l’amour.
Fais que notre richesse ne repose pas sur l’argent mais sur le partage.
Fais que notre chemin ne soit pas celui de l’ambition mais celui de la justice.
Fais que notre victoire ne soit pas le fruit de la vengeance mais du pardon.
Fais que notre unité ne se réalise pas dans la recherche du pouvoir
mais dans l’humble témoignage pour faire ta volonté.
Accueillants et confiants, puissions-nous défendre la dignité de toute la création
en partageant aujourd’hui et toujours le pain de la solidarité,
de la justice et de la paix.
Nous te le demandons au nom de ton Fils Jésus, notre frère,
victime de la violence des hommes, qui, du haut de sa croix, nous pardonna à tous.
Amen.

(Adaptation d’une prière composée pour une conférence œcuménique au Brésil appelant à l’abolition de la pauvreté, la justice représentant la première étape sur le chemin de la paix)

8e Jour - TÉMOIGNAGE
Beaucoup avaient cru en lui à cause de la parole de la femme (Jn 4, 39)

Ex 3, 13-15 : Moïse près du buisson ardent
Ps 30 : Le Seigneur nous fait revivre
Rm 10, 14-17 : Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent
de bonnes nouvelles !
Jn 4, 27-30.39-40 : Beaucoup avaient cru en lui à cause de la parole de la femme
Commentaire

Le cœur transformé, la Samaritaine entre en mission. Elle annonce à son peuple qu’elle a trouvé le Messie. Beaucoup croient en Jésus « à cause de la parole de la femme » (Jn 4, 39). Sa rencontre avec Jésus transforme sa vie et c’est ce qui donne force à son témoignage. Parce qu’elle est ouverte à ce qui lui est inconnu, elle découvre chez cet étranger « une source jaillissant en vie éternelle » (Jn 4, 14).

La mission a une part essentielle dans la foi chrétienne. Chaque chrétien est appelé à annoncer le nom du Seigneur. « Où que vous alliez, cela vous fera du bien de penser que l’Esprit de Dieu vous y a précédés », déclarait récemment le Pape 34 François à des personnes engagées dans la mission. Être missionnaire ne signifie pas faire du prosélytisme. Tous ceux qui annoncent Jésus en vérité proposent un dialogue dans l’amour, sont prêts à apprendre de l’autre et respectent les différences. Pour être missionnaires, il nous faut apprendre à boire l’eau vive sans pour autant prendre possession du puits. Le puits ne nous appartient pas. Au contraire, nous puisons notre vie du puits, ce puits d’eau vive que nous donne le Christ.

Notre mission doit reposer sur la parole mais aussi sur le témoignage. Nous devons essayer de vivre ce que nous proclamons. Le défunt archevêque brésilien Helder Camara estimait que beaucoup sont devenus athées car déçus par l’attitude de croyants ne pratiquant pas ce qu’ils proclamaient. Si le témoignage de la Samaritaine a incité son peuple à croire en Jésus, c’est parce que ses sœurs et frères ont trouvé cohérents son discours et sa propre transformation.

Si nos paroles et notre témoignage sont authentiques, le monde les entendra et croira. « Comment croiraient-ils en lui, sans l’avoir entendu ? » (Rm 10, 14).

Questions

1. Quel lien existe-t-il entre unité et mission ?

2. Connaissez-vous des personnes dans votre entourage dont la vie témoigne de
l’unité ?

Prière

Seigneur,
toi qui es source d’eau vive,
fais que nous témoignions de ton unité tant par nos paroles que par notre vie.
Aide-nous à comprendre que le puits ne nous appartient pas
et donne-nous la sagesse de reconnaître réciproquement chez l’autre
cette même grâce.
Transforme nos cœurs et nos vies
afin que nous soyons d’authentiques porteurs de la Bonne Nouvelle.
Fais que notre rencontre avec notre prochain
soit toujours une rencontre avec toi.
Nous te le demandons au nom de ton Fils Jésus Christ,
dans l’unité du Saint-Esprit.
Amen.

La situation oecuménique au Brésil

La naissance du mouvement œcuménique au Brésil remonte au XIXe siècle et à la coopération interconfessionnelle née entre différentes agences missionnaires protestantes actives sur le territoire. Encouragé par la collaboration s’étant instaurée à travers l’ensemble du monde protestant, en 1903 le pasteur presbytérien Erasmo Braga fonda deux organisations : l’Alliance évangélique et l’Effort chrétien. Leurs buts : promouvoir l’unité entre les divers groupes protestants et coopérer dans le domaine de l’évangélisation et de l’éducation. Ces organisations s’engagèrent également à faire respecter le principe républicain de l’égalité religieuse.

En 1916, le Congrès de Panama [6], consacré à la coopération missionnaire interconfessionnelle en Amérique Latine, contribua de façon considérable au renforcement de ces initiatives. À la suite de ce Congrès fut établi le Comité pour la coopération au Brésil. Il rassemblait dix-neuf Communautés ecclésiales, parmi lesquelles des Églises, des sociétés missionnaires et d’autres organismes évangéliques.

En 1934 fut créée la Confédération évangélique du Brésil (CEB) pour encourager le développement du mouvement œcuménique. La CEB devait jouer un rôle essentiel dans la promotion des idéaux du Conseil œcuménique des Églises. Á la création de la CEB participèrent les Églises méthodiste, épiscopale et presbytérienne du Brésil ainsi que l’Église presbytérienne indépendante du Brésil. L’Église évangélique luthérienne au Brésil les rejoignit en 1959, la Foursquare Gospel Church en 1963 et l’Église pentecôtiste du Brésil pour le Christ en 1968.

La CEB attribuant une importance particulière à la mission, un Conseil pour les relations interconfessionnelles fut créé ayant pour tâche de coordonner l’activité missionnaire des différents organismes afin d’éviter la duplication des efforts et la compétition entre les différentes agences et Églises.

Les circulaires de la CEB constituèrent un autre volet bien connu de son action [7]. Des questions concernant la société brésilienne y étaient traités comme par exemple la nécessité d’une réforme agraire, l’amélioration du système éducatif, la création de cours d’alphabétisation et le lancement de campagnes d’action pour des situations d’urgence.

Les mouvements de jeunesse chrétienne eurent une part importante dans cette tentative de réflexion sur les responsabilités de l’Église dans le contexte brésilien. La Conférence mondiale des mouvementes de jeunesse chrétienne organisée à la fin des années 1940 à Oslo renforça considérablement ces initiatives. Au cours de cette conférence, les jeunes brésiliens purent se familiariser avec les nouvelles perspectives bibliques et théologiques en provenance d’Europe et des États-Unis.

L’engagement croissant des jeunes brésiliens dans les mouvements de jeunesse chrétienne internationaux, tels que la Fédération universelle des mouvements étudiants chrétiens (WSCF) contribua nettement à l’émergence d’une théologie de l’Évangile Social et à la constitution progressive de groupes de lecture et d’interprétation biblique contextualisée, capables d’entrer en dialogue avec la réalité sociale. Bon gré, mal gré, les Églises durent affronter les interrogations sur le conflit social et économique qui ne cessaient d’émerger des discussions de ces groupes.

Cette effervescence s’intensifia sous l’influence du théologien américain Richard Shaull, pionnier dans la formulation de la théologie de la Révolution. De même, l’exemple de prêtres catholiques français ayant décidé de partager la vie des plus démunis inspira fortement de nombreux jeunes chrétiens brésiliens. Il apparaissait fondamental d’encourager une théologie qui prenne en compte à la fois la culture et les problèmes de la société brésilienne.

En 1953, cette expérience s’amplifia grâce à la création au sein de la CEB du Département pour la responsabilité sociale de l’Église. Celui-ci avait pour objectif d’étudier les implications de la foi au niveau national et d’évaluer le travail social et d’évangélisation en tenant compte du contexte sociopolitique. Par la suite furent organisées quatre conférences nationales afin d’analyser la situation de la nation et d’identifier les perspectives futures qui, d’un point de vue protestant, s’offraient à elle.

Ces quatre conférences furent consacrées aux thèmes suivants : Responsabilité sociale de l’Église (1955), Étude de la responsabilité sociale de l’Église (1955), Présence de l’Église dans l’évolution de la nationalité (1960) et Jésus Christ et le processus révolutionnaire brésilien (1962). Durant la troisième et la quatrième conférences, on remarqua un début d’ouverture au dialogue avec les catholiques, également réunis pour débattre des problèmes sociaux et politiques de la nation.

L’essor du mouvement œcuménique dans les années 1950 et 1960 se caractérisa par une vision critique des modèles dominants de développement économique. On invoquait les concepts de « progrès » et d’« industrialisation » pour justifier l’accumulation des richesses au profit de quelques-uns tandis qu’à une grande partie de la population étaient niés l’accès aux biens produits et aux richesses constituées. L’approche œcuménique de la mission et du changement social proposée par les quatre conférences, trouva un écho dans l’Église catholique. Une de ses revues publia d’ailleurs les résultats de ces conférences. La réflexion théologique sur la responsabilité sociale de l’Église contribua à la croissance du mouvement œcuménique comme projet d’unité entre les Églises alliant évangélisation et engagement social.

Dans les années qui suivirent le coup d’état militaire de 1964, la CEB fut progressivement démantelée. Néanmoins, la coopération œcuménique encouragée par la Confédération ne disparut pas totalement. L’ouverture croissante de l’Église catholique brésilienne au dialogue avec les autres chrétiens fut un des résultats de Vatican II, tout comme sa prise de conscience progressive des responsabilités de l’Église dans la société. Face à la répression politique, les divergences doctrinales
divisant les Églises passèrent au second plan, laissant la priorité aux difficultés sociales pressantes affrontées par le peuple brésilien, ce qui contribua à revitaliser le mouvement œcuménique.

Sous la dictature militaire, des groupes œcuméniques protestants et catholiques accueillant également des non-chrétiens, s’engagèrent dans la défense des droits de l’homme, la dénonciation de la torture et la recherche d’une plus grande ouverture démocratique. Ces coalitions œcuméniques furent d’un grand encouragement pour les autres groupes et projets cherchant à promouvoir les valeurs sociales et les droits humains. C’est dans ce contexte qu’est né le projet Brasil Nunca Mais (Brésil jamais plus) développé par le Conseil œcuménique des Églises en collaboration avec l’Archidiocèse de São Paulo dans les années 1980. Coordonné par le Pasteur presbytérien Jaime Wright et l’Archevêque de São Paulo, le Cardinal Paul Evaristo Arns, ce projet visait à empêcher que ne soient détruits à la fin de la dictature militaire les dossiers judiciaires des crimes politiques et à collecter les informations sur la torture pratiquée durant la répression politique. On espérait ainsi que la révélation des violations des droits de l’homme commises par la junte militaire aurait un rôle éducatif dans la société brésilienne.

La lutte contre l’oppression et la violation des droits humains demeurent au cœur de l’activité du mouvement œcuménique au Brésil. En ce sens, il est important de souligner la contribution apportée par des théologiens de différentes Églises profondément engagés dans le mouvement œcuménique. Á titre d’exemple, la collaboration œcuménique dans le domaine des études bibliques a encouragé la discussion sur la situation des femmes dans la société et dans l’Église.

En 1975, les responsables de l’Église catholique, de l’Église évangélique luthérienne au Brésil, de l’Église épiscopale anglicane et de l’Église méthodiste commencèrent ensemble à envisager la formation d’un Conseil national d’Églises. Ceci se concrétisa en 1982 avec la création du CONIC. Pour l’ensemble du mouvement œcuménique au Brésil, le Conseil national des Églises représente l’élément institutionnel de l’œcuménisme ayant pour tâche de promouvoir une unité structurelle entre ses Églises membres. Il a parmi ses nombreuses responsabilités celle d’encourager les Églises à introduire une dimension œcuménique dans tous les aspects de leur activité pastorale.

Dans le contexte religieux assez complexe du Brésil, le CONIC s’efforce aussi de favoriser le dialogue entre les Églises et les autres religions. Face à l’intolérance religieuse croissante, il participe à divers forums ayant pour objectif de réduire l’impact du fondamentalisme religieux. Il joue un rôle de premier plan dans le débat sur la relation entre Église et société, mettant en particulier l’accent sur la nécessité de réguler les relations entre les organisations de la société civile et l’État. Le CONIC intervient dans les relations qui unissent les groupes et les mouvements religieux engagés dans la lutte pour les droits de l’homme, ou dans les conflits qui les opposent, et il cherche à promouvoir la réflexion théologique sur différents points de vue et sujets de société.

L’une des activités les plus importantes du CONIC est la célébration annuelle de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Il a également apporté son soutien dans trois campagnes œcuméniques de Carême organisées par la Conférence des évêques catholiques en 2000, 2005 et 2010. La quatrième campagne œcuménique de Carême aura lieu en 2016.

Rappelons que le mouvement œcuménique brésilien est constitué de nombreux groupes et organisations tels que la section brésilienne du Conseil des Églises latino-américain (CLAI), le Centre œcuménique d’études bibliques (CEBI), le Centre œcuménique pour l’évangélisation et l’éducation populaire (CESEP) ainsi que des agences comme l’Agence de coordination œcuménique des services (CESE) et Koinonia – Présence et service œcuménique. Ces agences se retrouvent aussi dans le cadre du Forum d’action du Brésil où les principales stratégies du mouvement œcuménique sont analysées et décidées. Il existe également un mouvement de Fraternité des Églises chrétiennes (la Maison de la réconciliation) qui organise des rencontres et des programmes d’études entre les Églises, les maisons d’édition et les universités. Nous estimons témoigner de notre unité chaque fois que nous essayons de transformer tout ce qui est cause de violence et nous éloigne du Royaume de Dieu, un royaume de justice et de paix (Rm 14, 17).

Les thèmes de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens de 1968 à 2015

C’est en 1968 que débuta officiellement la collaboration
entre la Commission Foi et Constitution du COE
et le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens
pour la préparation de ces textes.

1968 Pour la louange de sa gloire (Ep 1, 14)
To the praise of his glory

1969 Appelés à la liberté (Ga 5, 13)
Called to freedom
(Réunion préparatoire à Rome, en Italie)

1970 Nous sommes les coopérateurs de Dieu (1 Co 3, 9)
We are fellow workers for God
(Réunion préparatoire au Monastère de Niederaltaich, en République
Fédérale d’Allemagne)

1971 ... et la communion du Saint-Esprit (2 Co 13, 13)
... and the communion of the Holy Spirit
(Réunion préparatoire à Bari, en Italie)

1972 Je vous donne un commandement nouveau (Jn 13, 34)
I give you a new commandment
(Réunion préparatoire à Genève, Suisse)

1973 Seigneur, apprends-nous à prier (Lc 11, 1)
Lord, teach us to pray
(Réunion préparatoire à l’Abbaye de Montserrat, en Espagne)

1974 Que tous confessent : Jésus Christ est Seigneur (Ph 2, 1-13)
That every tongue confess : Jesus Christ is Lord
(Réunion préparatoire à Genève, en Suisse)
(En avril 1974, une lettre fut adressée aux églises-membres ainsi qu’à d’autres parties intéressées à la création de groupes locaux pouvant participer à la préparation du livret de la Semaine de Prière. Un groupe australien fut le premier à s’engager concrètement en préparant en 1975 le projet initial de livret pour la Semaine de Prière.)

1975 La volonté du Père : tout réunir sous un seul Chef, le Christ (Ep 1, 3-10)
God’s purpose : all things in Christ
(Projet de texte élaboré par un groupe australien - Réunion préparatoire à Genève, en Suisse)

1976 Appelés à devenir ce que nous sommes (1 Jn 3, 2)
We shall be like him or Called to become what we are
(Projet de texte élaboré par la Conférence des églises des Caraïbes - Réunion préparatoire à Rome, en Italie)

1977 L’espérance ne déçoit pas (Rm 5, 1-5)
Enduring together in hope
(Projet de texte élaboré au Liban, en pleine guerre civile. Réunion préparatoire à Genève, en Suisse)

1978 Vous n’êtes plus des étrangers (Ep 2, 13-22)
No longer strangers
(Projet de texte élaboré par un groupe œcuménique de Manchester, en Angleterre)

1979 Soyez au service les uns des autres pour la gloire de Dieu (1 P 4,7 .11)
Serve one another to the glory of God
(Projet de texte élaboré en Argentine - Réunion préparatoire à Genève, en Suisse)

1980 Que ton Règne vienne (Mt 6, 10)
Your kingdom come
(Projet de texte élaboré par un groupe œcuménique de Berlin, République Démocratique d’Allemagne - Réunion préparatoire à Milan, en Italie)

1981 Un seul Esprit - des dons divers - Un seul corps (1 Co 12, 3b-13)
One Spirit - many gifts - one body
(Projet de texte élaboré par les Pères de Graymoor, USA - Réunion préparatoire à Genève, en Suisse)

1982 Que tous trouvent leur demeure en toi, Seigneur (Ps 84)
May all find their home in you, O Lord
(Projet de texte élaboré au Kenya - Réunion préparatoire à Milan, en Italie.)

1983 Jésus Christ - Vie du monde (1 Jn 1, 1-4)
Jesus Christ - the Life of the World
(Projet de texte élaboré par un groupe œcuménique d’Irlande - Réunion préparatoire à Céligny [Bossey], en Suisse)

1984 Appelés à l’unité par la Croix de notre Seigneur (1 Co 2, et Col 1, 20)
Called to be one through the cross of our Lord
(Réunion préparatoire à Venise, en Italie)

1985 De la mort à la Vie avec le Christ (Ep 2, 4.7)
From death to life with Christ
(Projet de texte élaboré en Jamaïque - Réunion préparatoire à Grandchamp,en Suisse)

1986 Vous serez mes témoins (Ac 1, 6.8)
You shall be my witnesses
(Textes proposés en Yougoslavie [Slovénie] - Réunion préparatoire en Yougoslavie)

1987 Unis dans le Christ, une nouvelle création (2 Co 5, 17-6, 4a)
United in Christ - a New Creation
(Projet de texte élaboré en Angleterre - Réunion préparatoire à Taizé, en France)

1988 L’Amour de Dieu bannit la crainte (1 Jn 4, 18)
The love of God casts out fear
(Projet de texte élaboré en Italie - Réunion préparatoire à Pinerolo, en Italie)

1989 Bâtir la communauté : un seul corps en Christ (Rm 12, 5-6a)
Building community : one body in Christ
(Projet de texte élaboré au Canada - Réunion préparatoire à Whaley Bridge, en Angleterre)

1990 Que tous soient un... afin que le monde croie (Jn 17)
That they all may be one... That the world may believe
(Projet de texte élaboré en Espagne - Réunion préparatoire à Madrid, en Espagne)

1991 Nations, louez toutes le Seigneur (Ps 117 et Rm 15, 5-13)
Praise the Lord, all you nations
(Projet de texte élaboré en Allemagne - Réunion préparatoire à Rotenburg an der Fulda, en République Fédérale d’Allemagne)

1992 Je suis avec vous... allez donc (Mt 28, 16-20)
I am with you always ... Go, therefore
(Projet de texte élaboré en Belgique - Réunion préparatoire à Bruges, en Belgique)

1993 Porter le fruit de l’Esprit pour l’unité des chrétiens (Ga 5, 22-23)
Bearing the fruit of the Spirit for Christian unity
(Projet de texte élaboré au Zaïre - Réunion préparatoire près de Zurich, en Suisse)

1994 La maison de Dieu : appelés à n’avoir « qu’un cœur et qu’une âme » (Ac 4, 32)
The household of God : called to be one in heart and mind
(Projet de texte élaboré en Irlande - Réunion préparatoire à Dublin, en Irlande)

1995 Koinônia : communion en Dieu et entre nous (Jn 15, 1-7)
Koinonia : communion in God and with one another
(Projet de texte élaboré par Foi et Constitution - Réunion préparatoire à Bristol, en Angleterre)

1996 Voici, je me tiens à la porte et je frappe (Ap 3, 14-22)
Behold, I stand at the door and knock
(Projet de texte élaboré au Portugal - Réunion préparatoire à Lisbonne, au Portugal)

1997 Au nom du Christ... laissez-vous réconcilier avec Dieu (2 Co 5, 20)
We entreat you on behalf of Christ, be reconciled to God
(Projet de texte élaboré en Scandinavie - Réunion préparatoire à Stockholm, en Suède)

1998 L’Esprit aussi vient en aide à notre faiblesse (Rm 8, 14-27)
The Spirit helps us in our weakness
(Projet de texte élaboré en France - Réunion préparatoire à Paris, en France)

1999 Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux (Ap 21, 3)
He will dwell with them as their God, they will be his peoples
(Projet de texte élaboré en Malaisie - Réunion préparatoire au Monastère de Bose, en Italie)

2000 Béni soit Dieu... qui nous a bénis en Christ (Ep 1, 3-14)
Blessed be God who has blessed us in Christ
(Projet de texte élaboré par le Conseil des Eglises du Moyen-Orient - Réunion préparatoire au Sanctuaire de La Verna, en Italie)

2001 Je suis le chemin et la vérité et la vie (Jn 14, 1-6)
I am the Way, and the Truth, and the Life
(Projet de texte élaboré en Roumanie - Réunion préparatoire à la Casa de Odihna, en Roumanie)

2002 Car chez toi est la fontaine de la vie (Ps 36 [35], 10)
For with you is the fountain of life (Ps 36 : 5-9)
(Projet de texte élaboré par le Conseil des Conférences Épiscopales Européennes (CCEE) et la Conférence des Églises Européennes (CEC) - Réunion préparatoire au Centre œcuménique d’Ottmaring, Augsbourg, en République Fédérale d’Allemagne)

2003 Ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile (2 Co 4, 7)
We have this treasure in clay jars
(Projet de texte élaboré en Argentine - Réunion préparatoire au Centre
œcuménique ‘Los Rubios’, à Málaga [Espagne])

2004 Je vous donne ma paix (Jn 14, 27)
My peace I give to you
(Projet de texte élaboré à Alep, en Syrie - Réunion préparatoire à Palerme, en Italie)

2005 Le Christ, unique fondement de l’Eglise (1 Co 3, 1-23)
Christ, the one foundation of the church
(Projet de texte élaboré en Slovaquie - Réunion préparatoire à Piestaňy, en Slovaquie)

2006 Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux (Mt 18, 20)
Where two or three are gathered in my name, there I am among them
(Projet de texte élaboré en Irlande - Réunion préparatoire à Prosperous, County Kildare, en Irlande)

2007 Il fait entendre les sourds et parler les muets (Mc 7, 37)
He even makes the deaf to hear and the mute to speak
(Projet de texte élaboré en Afrique du Sud - Réunion préparatoire au Château de Faverges, Haute-Savoie, en France)

2008 Priez sans cesse (1 Th 5, 17)
Pray without ceasing
(Projet de texte élaboré aux USA - Réunion préparatoire à Graymoor, Garrison, aux USA)

2009 Ils seront unis dans ta main (Ez 37, 17)
That they may become one in your hand
(Projet de texte élaboré en Corée - Réunion préparatoire à Marseille, en France)

2010 De tout cela, c’est vous qui êtes les témoins (Lc 24, 48)
You are witnesses of these things
(Projet de texte élaboré en Écosse – Réunion préparatoire à Glasgow, en Écosse)

2011 Unis dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et la prière (cf. Ac 2, 42)
One in the apostles’ teaching, fellowship, breaking of bread and prayer
(Projet de texte élaboré à Jérusalem – Réunion préparatoire à Saydnaya, en Syrie)

2012 Tous, nous serons transformés par la Victoire de notre Seigneur Jésus
Christ (cf. 1 Co 15, 51-58)
We will all be changed by the Victory of our Lord Jesus Christ
(Projet de texte élaboré en Pologne – Réunion préparatoire à Varsovie, en Pologne)

2013 Que nous demande le Seigneur ? (cf. Mi 6, 6-8)
What does God require of us ?
(Projet de texte élaboré en Inde – Réunion préparatoire à Bangalore, en Inde)

2014 Le Christ est-il divisé ? (cf. 1 Co 1, 1-17)
Has Christ been divided ?
(Projet de texte élaboré au Canada – Réunion préparatoire à Montréal, au Canada)

2015 Jésus lui dit : « Donne-moi à boire » (Jn 4, 7)
Jesus said to her : “Give me to drink”
(Projet de texte élaboré au Brésil – Réunion préparatoire à Sãolo Paulo, au Brésil)

Quelques dates importantes dans l’histoire de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

1740 env. En Écosse, naissance d’un mouvement pentecôtiste avec des liens en Amérique du Nord, dont le message pour le renouveau de la foi appelle à prier pour toutes les Eglises et avec elles.

1820 Le Révérend James Haldane Stewart publie : Conseils pour l’union générale des chrétiens, en vue d’une effusion de l’Esprit (Hints for the outpouring of the Spirit).

1840 Le Révérend Ignatius Spencer, un converti au catholicisme romain, suggère une ‘Union de prière pour l’unité’.

1867 La première assemblée des évêques anglicans à Lambeth insiste sur la prière pour l’unité, dans l’introduction à ses résolutions.

1894 Le Pape Léon XIII encourage la pratique de l’Octave de la Prière pour l’unité dans le contexte de la Pentecôte.

1908 Célébration de « l’Octave pour l’unité de l’Église » à l’initiative du Révérend Père Paul Wattson.

1926 Le Mouvement « Foi et Constitution » commence la publication de « Suggestions pour une Octave de prière pour l’unité des chrétiens ».

1935 En France, l’abbé Paul Couturier se fait l’avocat de la « Semaine universelle de prière pour l’unité des chrétiens sur la base d’une prière conçue pour l’unité que veut le Christ, par les moyens qu’Il veut ».

1958 Le Centre « Unité chrétienne » de Lyon (France) commence à préparer le thème pour la Semaine de prière en collaboration avec la Commission « Foi et Constitution » du Conseil œcuménique des Eglises.

1964 À Jérusalem, le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras Ier récitent ensemble la prière du Christ « que tous soient un » (Jn 17).

1964 Le Décret sur l’œcuménisme du Concile Vatican II souligne que la prière est l’âme du mouvement œcuménique, et encourage la pratique de la Semaine de Prière.

1966 La Commission « Foi et Constitution » et le Secrétariat pour l’unité des chrétiens (aujourd’hui Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens) de l’Église catholique décident de préparer ensemble le texte pour la Semaine de Prière de chaque année.

1968 Pour la première fois, la Semaine de prière est célébrée sur la base des textes élaborés en collaboration par « Foi et Constitution » et le Secrétariat pour l’unité des chrétiens (aujourd’hui Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens).

1975 Première célébration de la Semaine de prière à partir de textes préparés sur la base d’un projet proposé par un groupe œcuménique local. Ce nouveau mode d’élaboration des textes est inauguré par un groupe œcuménique d’Australie.

1988 Les textes de la Semaine de prière sont utilisés pour la célébration inaugurale de la Fédération chrétienne de Malaisie rassemblant les principaux groupes chrétiens de ce pays.

1994 Le groupe international ayant préparé les textes pour 1996 comptait entre autre des représentants de la YMCA et de la YWCA.

2004 Accord entre Foi et Constitution (Conseil œcuménique des Églises) et le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens (Église catholique) pour que le livret de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens soit officiellement conjointement publié et présenté sous un même format.

2008 Célébration du centenaire de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (l’Octave pour l’unité de l’Église, son prédécesseur, fut célébrée pour la première fois en 1908).

[1] Le chimarrão est une infusion traditionnelle du sud du Brésil, préparée à partir de feuilles
de yerba mate, macérées et séchées. On le boit habituellement en famille ou entre amis.

[2] Le principe est semblable à celui du chimarrão, mais au lieu d’employer de l’eau
bouillante, on se sert d’eau froide.

[3] Conseil national des Églises chrétiennes du Brésil (CONIC). Créé en 1982, il a pour
Églises-membres l’Église catholique, l’Église évangélique de la confession luthérienne au
Brésil (IECLB), l’Église anglicane épiscopale au Brésil, l’Église presbytérienne unie et
l’Église syrienne orthodoxe d’Antioche. Le CONIC a pour fonction de promouvoir l’unité
des Églises chrétiennes compte tenu de la situation du Brésil et face aux défis que posent
l’Évangile et l’accomplissement du Royaume de Dieu.
Il a également pour mission d’encourager les relations œcuméniques entre les Églises
chrétiennes et de renforcer leur témoignage commun en faveur des droits de l’homme.
Outre les Églises-membres, les principales instances œcuméniques indiquées ci-dessous
participent à l’activité du CONIC en tant que membres fraternels affiliés :
Conseil des Églises d’Amérique Latine (CLAI). Constitué en 1982, le CLAI a pour but de
faciliter le dialogue et la coopération entre les Églises et les organismes œcuméniques tout
en se proposant comme lieu d’échange entre les religions et comme instrument d’unité, de témoignage et de service.
Centre œcuménique d’études bibliques (CEBI). Le CEBI, fondé en 1979, se consacre à la familiarisation avec la lecture de la Bible et à son approfondissement. À travers la méthode de la lecture de la Bible, il cherche à renforcer l’organisation et la coordination des différents groupes de personnes entre eux. Il encourage également une spiritualité centrée sur la promotion de la vie, en particulier au sein des franges sociales les plus exclues de la société brésilienne.

[4] Adaptation de la prière rédigée par Inés de Franca Bento, dans : Ruberm Alves (org.), CultoArte, Celebrando a Vida. Pentecostes, éd. Vozes, Petrópolis, RI 2002, p. 21.

[5] Traduit par Robert BRASILLACH, dans Anthologie de la poésie grecque (http://www.biblisem.net/meditat/greghymn.htm).

[6] Le Congrès de Panama fut organisé en signe de protestation contre la Conférence missionnaire internationale d’Édimbourg (1910) à laquelle les agences missionnaires d’Amérique Latine n’avaient pas été invitées, certaines d’entre elles faisant du prosélytisme auprès d’autres chrétiens dans cette région. Parmi les nombreux commentateurs de cet événement, Hans-Jürgen Prien faisait remarquer que le Congrès de Panama marquait la fin de la plus passionnante mission protestante jamais entreprise en Amérique Latine et invitait à une réflexion critique sur la mission protestante dans un milieu majoritairement catholique (TIEL, 1998, p. 43). Après ce Congrès, la coopération missionnaire en Amérique Latine fut au cœur des débats de divers colloques régionaux.

[7] La CEB a pris part aux Conférences évangéliques latino-américaines (CELA) dont la plus importante fut la CELA II qui se tint à Lima, en 1961. 220 représentants de 34 confessions présentes en Amérique Latine s’y retrouvèrent. Au cours de cette conférence furent établis la Commission pour l’éducation chrétienne évangélique d’Amérique Latine (CELADEC) et la Commission Église et société en Amérique Latine (ISAL). Cette dernière, en particulier, joua un rôle essentiel dans le développement de l’œcuménisme au Brésil.

Conseil pour l’Unité des chrétiens et les relations avec le judaïsme. Ensemble à l’écoute de la parole de Dieu. Note sur la prédication en contexte œcuménique et sur "les échanges de chaire".

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