Plus de 160 prêtres du diocèse américain de Milwaukee - soit près du tiers des membres du clergé - ont signé une lettre adressée à la Conférence des évêques catholiques des États-Unis demandant d’autoriser l’ordination d’hommes mariés.

Face au manque de vocations sacerdotales, ils estiment que c’est une nécessité pour que la vie sacramentelle puisse continuer à prospérer. "Nous demandons à ce que dès maintenant le célibat soit facultatif et non obligatoire pour les candidats au clergé catholique romain du diocèse", peut-on lire dans la lettre envoyée par l’abbé Joe Aufdermauer à Mgr Wilton D. Gregory, évêque de Belleville et président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis.

"L’Église catholique a besoin de davantage de candidats à la prêtrise, pour que la vie sacramentelle puisse continuer à prospérer", écrivent les prêtres. Qualifiant le célibat de "grand charisme" qu’un certain nombre de prêtres vont continuer à choisir, ils demandent qu’il soit facultatif. Les prêtres signataires affirment que "le mariage et ses nombreuses grâces" est "compatible avec la prêtrise" et peuvent même rehausser le ministère sacerdotal.

Sur les 442 prêtres retraités et actifs appartenant à l’archidiocèse de Milwaukee, 128 ont signé la pétition, sans compter 35 prêtres vivant dans l’archidiocèse mais appartenant à des congrégations religieuses. Curé de la paroisse de Saint-Matthieu, l’abbé Aufdermauer, âgé de 61 ans, se dit conscient qu’il ne verra pas lui-même le jour où l’Église catholique abandonnera l’obligation du célibat pour le clergé. C’est lui qui a organisé la campagne avec deux autres prêtres. "Nous pensons à la prochaine génération de prêtres", souligne-t-il.

Ce à quoi, jusqu’à maintenant Rome s’oppose. Aux États-Unis, quelques prêtres catholiques, venus de l’Église épiscopalienne (anglicane), sont mariés. Les Églises catholiques de rite oriental unies à Rome connaissent déjà l’ordination d’hommes mariés. Rappelons en effet que si la discipline canonique des Églises orientales, catholique et orthodoxe, récuse le mariage d’un prêtre ordonné, elle ne récuse pas l’inverse : l’ordination sacerdotale d’un homme marié. Ce qui est le cas des Églises gréco-catholiques d’Ukraine, de Pologne et de Hongrie.

Dans l’Église catholique latine des États-Unis, la question du célibat des prêtres a été sérieusement débattue à la fin des années 1960 et au début des années 1970, sans que la discussion ait abouti à des résultats. Elle l’est actuellement dans la plupart des Églises catholiques locales de rite latin. (source : apic)