Saint François de Sales

François de Sales, né le 21 août 1567 au château de Sales près de Thorens-Glières en Savoie et décédé le 28 décembre 1622 à Lyon, est un prêtre catholique savoyard. Nommé évêque de Genève, il ne put jamais prendre possession de son siège devenu la "Rome des calvinistes" et resta en résidence à Annecy. Proclamé saint et docteur de l’Église il est liturgiquement commémoré le 24 janvier.
Issu d’une famille noble, il choisit le chemin de la foi chrétienne en consacrant sa vie à Dieu et renonce à tous ses titres de noblesse. Il devint l’un des théologiens les plus considérés de son temps. Ce grand prédicateur accéda au siège d’évêque de Genève et fonda, avec la baronne Jeanne de Chantal, l’ordre religieux de la Visitation. Il exerça une influence marquante au sein de l’Église catholique et fut très écouté également des détenteurs du pouvoir temporel, notamment les ducs Charles-Emmanuel Ier et Victor-Amédée Ier de Savoie, la régente de Savoie Christine de France et les rois de France Henri IV et Louis XIII.
Homme d’écriture, il laissa une œuvre importante qui témoigne de sa vision de la vie. Depuis 1923, l’Église catholique le considère comme le saint patron des journalistes et des écrivains en raison de son recours à l’imprimerie. Ses publications comptent parmi les tout premiers journaux catholiques au monde.
François de Sales est né le 21 août 1567 dans une famille de la noblesse savoyarde, catholique, au château de Sales près de Thorens-Glières, à une vingtaine de kilomètres au nord d’Annecy, dans le duché de Savoie. Son père, François, seigneur de Sales, de Boisy et de Novel, et sa mère, Françoise, fille unique de Melchior Urbain de Sionnaz, seigneur de la Thuile et de Vallières, appartenaient à de vieilles familles aristocratiques de Savoie. François de Sales père occupa la charge prestigieuse et lucrative de maître d’hôtel du prince Sébastien de Luxembourg-Martigues et servit comme officier dans l’armée du roi de France, François Ier. Le futur saint était l’aîné de six frères et sœurs. À son baptême, le 28 août 1567, il reçoit le prénom de « François » en hommage à François d’Assise. Il est ordonné évêque de Genève, en 1602, à Thorens. Il accède au siège épiscopal de Genève en exil à Annecy, Genève étant protestante. Nouvel évêque, il décide d’instituer le catéchisme afin de diffuser, de faire connaître et comprendre la foi catholique aux croyants de son diocèse. Ses fidèles l’appellent « l’aimable Christ de Genève ».
François de Sales est aussi un écrivain remarquable, et est l’un des premiers à utiliser le français contemporain dans ses écrits afin de se rapprocher de ses lecteurs.
Les premiers projets relatifs à l’Ordre de la Visitation apparaissent vers les années 1608. François de Sales entretient alors une correspondance avec la baronne Jeanne de Chantal, jeune veuve qu’il a rencontrée en 1604 à Dijon et dont il est le directeur spirituel. François de Sales, qui ne veut entrer en matière avant que l’éducation des enfants de celle-ci ne soit achevée, attend donc le dimanche 6 juin 1610 pour fonder à Annecy l’Ordre de la Visitation.
François de Sales est le patron du diocèse d’Annecy, ainsi que des journalistes et des écrivains. Son enseignement porte sur la piété dans la vie quotidienne. Par la rénovation spirituelle qu’il provoque à l’époque des guerres de religion et par la richesse de sa personnalité, François de Sales est l’une des figures majeures de la renaissance catholique au début du XVIIe siècle.
Dans le cadre du grand courant mystique de l’époque, nul mieux que lui n’a su concilier l’humanisme et la pensée chrétienne. François de Sales se montre attentif au perfectionnement du clergé autant qu’à l’enseignement des laïcs de toutes conditions, proposant de nouvelles formes de piété ouvertes à tous. À cet égard, il annonce Pascal et les moralistes du Grand Siècle. Cette ouverture à l’éducation le pousse à appeler au collège Chapuisien d’Annecy le père Redente Baranzano, qui enseigne les théories nouvelles de Copernic et Galilée, que Rome ne tarde pas à en condamner l’enseignement en tant que certitude.
François de Sales se démarque tout particulièrement de ses contemporains par son attitude non violente à l’égard du protestantisme.
François de Sales est l’un des derniers grands auteurs spirituels de langue française. Cette figure marquante de la Réforme catholique, dans la lignée de Charles Borromée qu’il prit pour modèle, a su allier d’une façon originale l’action et la contemplation. Ses célèbres traités spirituels, destinés au grand public, proposaient de mettre en œuvre l’esprit de vie et de liberté qui, selon l’auteur, inspire la vie dévote. L’influence qu’il exerça de son vivant se prolongea encore après sa mort sur de nombreux auteurs spirituels, catholiques et protestants. Il serait l’auteur catholique le plus publié dans le monde. À tous ces titres, François de Sales demeure l’une des hautes figures du catholicisme européen de la période moderne. L’esprit salésien continue d’animer aujourd’hui encore de nombreuses institutions religieuses, comme les Salésiens de Don Bosco, les Salésiennes missionnaires de Marie Immaculée, les Filles de saint François de Sales, les Fils de saint François de Sales.
Jean Bosco choisit pour saint patron François de Sales pour l’ordre religieux qu’il fonde en 1854. Ses membres s’appellent les Salésiens.
En 1877, François de Sales est élevé à la dignité de Docteur de l’Église par le pape Pie IX.
Le pape Paul VI affirme, à l’occasion du 300e anniversaire de la publication de sa lettre Sabaudiae Gemma : « Vous connaissez certainement ce saint. C’est l’une des plus grandes figures de l’Église et de l’Histoire. Il est le protecteur des journalistes et des publicistes parce qu’il rédigea lui-même une première publication périodique. Nous pouvons qualifier d’« œcuménique » ce saint qui écrivit les controverses afin de raisonner clairement et aimablement avec les calvinistes de son temps. Il fut un maître de spiritualité qui enseigna la perfection chrétienne pour tous les états de vie. Il fut sous ces aspects un précurseur du IIe concile œcuménique du Vatican. Ses grands idéaux sont toujours d’actualité. »