"Débaptisation", annulation du baptême et apostasie

Pourquoi le cybercuré parle de la débaptisation ?
Le site du Cybercuré n’approuve pas bien sûr la débaptisation, mais il donne des informations objectives tout en regrettant vivement ce mouvement dont le motif est principalement polémique. Il y a très peu de sites web sur ce sujet tandis qu’il y a beaucoup de sites favorables à la débaptisation. Il est nécessaire de donner une juste information et de faire comprendre qu’elle n’est pas une annulation du baptême.
Pourquoi certains veulent se faire débaptiser ?
1. Causes des demandes ?
Quelqu’un peut regretter d’avoir été baptisé et souhaiter être débaptisé pour différentes causes : rejet de la foi chrétienne par athéisme, adhésion à une autre religion comme l’Islam, influence d’un mouvement laïc.
2. Les motifs ?
Pourquoi vouloir faire annuler son baptême si on pense qu’il n’a aucune valeur ? Cela ne parait pas logique. La débaptisation n’est nullement nécessaire aux athées puisqu’ils ne lui attachent pas d’importance. Pour beaucoup, il s’agit de montrer leur désaccord avec l’Église, particulièrement après les prises de position pontificales. Demander l’annulation du baptême devient une manifestation symbolique à l’encontre l’Église.
Un autre motif de la demande de débaptisation est de ne plus être compté dans le nombre des catholiques. Ce motif n’est pas valable parce que les statistiques des chrétiens sont faites sur des sondages réalisés auprès de la population et pas sur les registres des baptêmes qui sont des archives privées. Se faire débaptiser ne sert donc à rien.
3. Raisons différentes de la demande d’annulation du baptême
Certaines personnes voudraient obtenir l’annulation du baptême de leur enfant non pas par rejet de la foi chrétienne, mais pour faire une nouvelle cérémonie qui permettrait d’avoir un nouveau parrain et une nouvelle marraine. On ne peut annuler un baptême, mais les parents peuvent désigner des personnes qui rempliront cette fonction auprès de leur enfant, sans qu’ils soient inscrits dans le registre comme parrain et marraine. Ce sont des parrains et marraines de coeur.
Historique et nombre de débaptisation
1. Historique
La débaptisation a été favorisée en Allemagne par les nazis sous le 3ème Reich. Himmler vilipendait l’action néfaste de Charlemagne et de saint Boniface qu’il rendait responsables de la christianisation des Germains. Il espérait remplacer les références chrétiennes de la société allemande par des références au culte païen ancestral qui seul pouvait régénérer le monde allemand. Par exemple, il souhaite débaptiser Noël en fête du solstice d’hiver ou de Iulz, et faire du solstice d’été une fête de l’accouplement. Dans la SS, le baptême des enfants est déjà remplacé par une simple bénédiction du nom.
Il y a eu de nombreuses demandes de débaptisation à la suite du voyage de Jean-Paul II en France, particulièrement à Reims, en 1996 pour commémorer le 1500° anniversaire du baptême de Clovis et montrer l’identité chrétienne de la France. Beaucoup de personnes ont entrepris cette démarche en réaction à sa déclaration : "France, fille aînée de l’Église qu’as-tu fait de ton baptême ?".
2. Nombre de "débaptisés"
Selon une étude de Fabien Mollon en 2008, un millier de personnes ont demandé à se faire débaptiser en 2007 en France. L’Italie a compté près de 3 000 débaptisés en 2007.
En 2007, l’évêché de Coutances a reçu onze demandes, vingt-huit à Metz, six à Annecy, quatre à Tarbes, une quarantaine à Saint-Brieuc. Nos requêtes auprès des 92 évêchés de France métropolitaine ont permis de recenser 241 demandes de renonciation dans 21 évêchés, en 2007. On estime ainsi que, chaque année, le nombre de lettres de renonciation à la religion catholique avoisinerait le millier en France.
Le-mouvement-pro-debaptisation-tisse-sa-toile relayé par la presse
Notons que le nombre des débaptisés est beaucoup moins élevé que le nombre des baptêmes. Environ 4278 adultes ont reçu le baptême en France à Pâques 2022.
Statistiques des baptêmes en France
Annulation de baptême
1. L’annulation du baptême n’est pas possible du point de vue chrétien
Selon la doctrine chrétienne, l’annulation du baptême n’est pas possible du point de vue de la foi. On ne peut pas annuler un baptême. On ne peut pas effacer son baptême. En effet c’est un sacrement qui crée une marque spirituelle, un caractère indélébile. C’est une action de Dieu que l’homme ne peut modifier. En conséquence, celui qui revient à la foi chrétienne n’est pas baptisé de nouveau parce qu’il a déjà été baptisé.
2. Du côté du droit français
L’Eglise doit faire mention dans ces registres de la demande de la personne qui souhaite être "débaptisée". Mais l’Eglise n’a pas l’obligation d’effacer de ces registres le baptême de cette personne.
La cour d’Appel de Caen a dans un arrêt du 10 septembre 2013, justement retenu que, "dès le jour de son administration et en dépit de son reniement, le baptême constituait un fait dont la réalité historique ne pouvait être contestée". La cour de Cassation à confirmé ce jugement en déclarant que "c’est à bon droit, qu’il n’y avait pas lieu d’ordonner l’effacement de sa mention du registre".
Arrêt de la cour de Cassation n° 1441 du 19 novembre 2014
3. Quelles conséquences au vue de l’Eglise
La demande de "débaptisation" revient à un abandon de la religion, c’est à dire de sa foi. Il équivaut à un acte d’apostasie. Dans cet état, la personne ne peut donc plus recevoir les sacrements de l’Eglise, elle se prive de cette réception mais également de l’obtention d’office, de dignités et charges dans l’Église, de la réception de la sépulture religieuse, sauf si cette personne fait une demande de réintégration.
Apostasie
1. Demande d’apostasie ou acte d’apostasie, qu’est-ce que cela signifie ?
La signification de l’apostasie est le renoncement public à sa religion.
Les personnes qui font un acte d’apostasie se privent de funérailles chrétiennes (Droit canonique, canon 1184).
2. Acte d’apostasie
L’article 1364 du droit canon dit clairement : « L’apostat de la foi, l’hérétique ou le schismatique encourent une excommunication latae sententiae. » c’est à dire tout de suite.
Le mot " apostasie ", peu utilisé actuellement, désigne l’abandon public d’une religion. Une demande d’apostasie — l’abandon de la foi — est la façon officielle de quitter l’Église catholique.
Réintégration dans l’Église après un acte d’apostasie ou une demande de débaptisation.
Pour se faire réintégrer dans l’Église après un acte d’apostasie ou une demande de débaptisation , il faut s’adresser à l’évêque du diocèse dans lequel se trouve la paroisse où a eu lieu le baptême, en indiquant la date . L’évêché mentionne, sur le registre, avec la date, que le demandeur "veut être réintégré dans l’Église". Une copie d’une pièce d’identité est nécessaire pour prouver que la demande est bien faite par l’intéressé.