L’Église et le divorce

Le divorce

1. Que penser du divorce d’un point de vue chrétien ?

Au simple plan humain, la séparation d’un couple véritablement constitué, surtout lorsqu’il y a des enfants, est un échec et presque toujours une souffrance qui méritent attention, respect et soutien. La séparation n’est pas un acte que l’on pourrait juger à priori (« c’est mal »), mais une difficulté à laquelle dans le couple l’homme et la femme sont confrontés, chacun par rapport à sa vocation de personne libre et responsable.

L’alliance formée par l’homme et la femme dans un couple est considérée par les croyants comme un don de Dieu et une promesse de bonheur : chacun est invité à faire tout son possible pour honorer ce don et cette promesse. Pourtant, la séparation peut s’avérer un moindre mal, par rapport à des menaces ou des souffrances démesurées si la vie en couple continuait. C’est en prenant conseil, et en l’absence d’autres solutions, que se prend la décision de séparation.

2. L’Église et le divorce

L’Église ne reconnaît pas le divorce, mais quand le divorce est un moindre mal, elle ne s’y oppose pas. Elle considère qu’un couple marié religieusement peut parfois se séparer et même divorcer. Vivre séparé après une vie de couple marié chrétiennement n’est pas un motif d’exclusion des sacrements. Un divorcé qui n’est pas remarié et qui ne vit pas en concubinage peut donc communier et recevoir les autres sacrements.

Par contre l’engagement que chacun avait pris vis-à-vis de l’autre dans son mariage religieux subsiste même dans cette situation de séparation. Donc l’Église ne remariera pas l’un ou l’autre des membres du couple vivant séparés.

3. Trouver un médiateur familial pour répondre aux problèmes consécutifs au divorce

Une fois prise la décision de la séparation ou du divorce, il peut apparaître des conflits, prévisibles ou imprévisibles, à propos par exemple de l’exercice de l’autorité parentale conjointe, de la résidence des enfants, des droits de visite et d’hébergement ou de la pension alimentaire. Les questions de procédure, de logement, de répartition des biens peuvent aussi poser problème. Le recours à un médiateur peut être utile.

Documents sur le divorce

Les divorcés remariés

1. Pourquoi l’Église ne permet-elle pas le remariage religieux des divorcés ?

Certains considèrent l’interdiction du remariage religieux comme une « punition » et pense que l’Église, qui par ailleurs prêche le pardon, ne pardonne pas le divorce.

En fait, ce n’est pas en terme de pardon et de punition que se présente ce problème. Si l’Église ne permet pas le remariage religieux des divorcés, c’est qu’elle ne peut pas le faire. Elle ne peut pas rompre le lien sacré du mariage et faire un second mariage.

Certaines personnes qui épousent un divorcé, mais qui ne sont pas divorcés elles-mêmes, ne comprennent pas pourquoi elles ne peuvent pas se marier à l’église. Ce n’est pas possible par ce qu’elles épousent quelqu’un qui est déjà marié devant Dieu.

2. Est-il possible d’avoir une "simple bénédiction" quand on épouse un divorcé ?

Il arrive qu’une personne très croyante épouse un divorcé ou se marie en étant elle-même divorcée. Elle sait qu’elle ne peut pas se marier religieusement, mais elle voudrait cependant que Dieu bénisse son union. Elle demande donc une "simple bénédiction".

On appelle souvent "simple bénédiction" une cérémonie de mariage sans messe, mais en fait c’est un vrai mariage. Par conséquent, quand on est divorcé ou quand on épouse un divorcé, on ne peut pas avoir cette bénédiction. L’Église ne donne pas de bénédiction nuptiale quand le mariage religieux n’a pas été annulé.

Cependant, on peut prier Dieu en couple pour qu’il bénisse le couple et demander à ses amis qu’ils s’unissent à cette prière. Ainsi, on peut participer avec sa famille et ses amis à une messe du dimanche. Il s’agit d’une démarche privée et non d’une cérémonie officielle, mais cette démarche privée a une grande valeur spirituelle.

3. Orientations de Mgr Doré, Archevêque de Strasbourg pour une pastorale des personnes divorcées et divorcées remariées

Un temps de prière peut être envisagé avec le nouveau couple. Pour décider de l’opportunité d’une telle démarche, il convient de tenir compte des circonstances de la séparation et des répercussions possibles sur l’ancien conjoint et l’ensemble de la communauté. Ainsi est-il recommandé au couple de choisir un autre jour que celui du remariage civil, si possible avant celui-ci. Il convient de distinguer l’invitation à la mairie de l’invitation au temps de prière. Il est souhaitable de trouver un autre lieu que l’église paroissiale, en veillant à n’entretenir aucune ambiguïté quant à la nature de ce temps de prière au cours duquel il n’y aura ni échange de consentement, ni bénédiction d’alliance, ni bénédiction nuptiale, ni signature de registre.

Voici un déroulement possible d’un tel temps de prière :

Les participants prennent le temps de s’accueillir.
L’assemblée écoute un ou plusieurs passages de l’Écriture et y répond par un psaume ou un chant.
Au nom des personnes présentes, quelqu’un lit la prière d’intercession pour tous les couples, pour ceux qui n’ont pas pu vivre une première alliance, pour tous ceux qui souffrent, pour les enfants d’une première union, pour confier cette famille à Dieu et s’en remettre à sa miséricorde ;
Le couple peut exprimer sa prière, lire un texte ou un poème, exprimer ses souhaits ;
Après la prière du Notre Père, le président peut offrir aux conjoints une croix ou une image sainte à placer dans leur domicile.

4. Quelle est la place des divorcés remariés par rapport aux sacrements ?

L’Église demande aux divorcés remariés de ne pas participer à la communion parce que leur vie (en rupture d’alliance) n’est pas en pleine cohérence avec le don eucharistique (sacrement de l’alliance nouvelle). Pour ce genre de problème douloureux, il est nécessaire d’avoir un dialogue personnel avec un prêtre.

L’état de divorcé remarié empêche aussi d’approcher des autres sacrements comme de recevoir le sacrement de réconciliation, le sacrement de baptême ... ainsi que les charges qui sont en rapport, comme par exemple de distribuer la communion à l’Église et l’exercice du diaconat permanent.

5. Les divorcés remariés sont-ils "excommuniés" ?

Leur situation dans l’Église est très différente de celle des personnes qui sont "excommuniés". Ils sont toujours membres de la communauté chrétienne ; ils ne sont pas exclus de la vie de l’Église comme on le croit parfois. En vertu de leur baptême et de leur confirmation, ils sont invités à participer aux célébrations liturgiques et à apporter un concours actif à leur communauté. Sans avoir de responsabilité dans une instance officielle de paroisse (Conseil Pastoral, par exemple) ils peuvent avoir un certain rôle dans des célébrations (lire des lectures, animer des chants). Ils peuvent avoir des obsèques religieuses... La situation des divorcés remariés n’est donc pas un rejet par l’Église, mais une participation incomplète à la vie de l’Église.

Dans beaucoup de diocèses, il existe des groupes ou des sessions de réflexion sur la place des divorcés remariés dans l’Église. Il existe aussi un bulletin de liaison des divorcés et divorcés remariés s’intitulant ’Chrétiens Divorcés Chemins d’Espérance’, qui traite de toutes les questions autour du divorce et de ses incidences. Il y a une permanence téléphonique pour écouter les personnes désirant parler ou s’informer : 06 84 20 77 80, Adresse de la revue : 27 avenue de Choisy 75013 Paris - 01 56 61 01 22.

6. Livres et documents sur les divorcés remariés

Aspects œcuméniques

1. Quelle est la tradition des Églises orthodoxes sur le remariage des divorcés ?

Les Églises orthodoxes considèrent le mariage comme un sacrement, mais en cas de divorce elles insistent sur la compassion à l’égard de ceux qui ont à vivre cette souffrance. Elles admettent la possibilité d’un remariage religieux.

Elles accordent à l’époux innocent une simple bénédiction à l’église, c’est une prière pénitentielle instante et compatissante pour la personne qui n’a pas eu la force de rester seule. La cérémonie ne comporte pas le rite solennel du couronnement des époux qui est le signe sacramentel du mariage et qui caractérise le mariage orthodoxe.

2. Quelle est la position des communautés protestantes sur le divorce ?

Pour les protestants, le mariage n’est pas un sacrement comme le baptême ou l’eucharistie. C’est un lien à l’image du lien entre Dieu et son peuple, c’est un appel à la fidélité totale. Mais l’Église tient compte des situations d’échec. La bénédiction d’un remariage est possible, mais ne peut être autorisée qu’après un examen de chaque cas particulier.

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