Le secret de la confession

Le secret de la confession sur le plan religieux

Le prêtre qui donne le sacrement de réconciliation doit garder absolument le secret sur ce qu’il a appris par le sacrement. Selon le Code de Droit Canonique, le secret de la confession est absolu. Il ne souffre d’aucune exception.

Au canon 983 il est dit que « le secret sacramentel est inviolable ; qu’il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière, et pour quelque cause que ce soit. Le canon 984 précise que l’utilisation des connaissances acquises en confession qui porte préjudice au pénitent est absolument défendue au confesseur , même si tout risque d’indiscrétion est exclu. Enfin, le canon 1388 prévient le confesseur que la violation directe du secret sacramentel entraîne l’excommunication latae sententiae ; la violation indirecte, entraîne elle, une punition selon la gravité du délit.

On parle de violation directe du secret de la confession lorsque le nom du pénitent et ses péchés sont dévoilés ou peuvent facilement être découverts à cause de l’indiscrétion du confesseur. Cette violation est dite indirecte lorsque le danger existe que l’identité du pénitent et les péchés de celui-ci soient découverts.

Une excommunication "latæ sententiæ" est une excommunication encourue du fait même de la commission du délit, sans qu’il y ait besoin d’une décision ou d’une action judiciaire ou administrative au sein de l’Église.

Aux yeux de l’Église, le secret de la confession existe donc bel et bien, et il oblige gravement le confesseur. Et il est absolu en toutes circonstances, pour permettre au pénitent d’être en totale vérité lors de la confession. La confession s’accomplit devant Dieu et le confesseur n’est pas le maître mais le serviteur du pardon de Dieu.

Sur le plan légal, le secret de la confession est garanti par le secret professionnel. La loi française, dans sa jurisprudence, a admis dès 1891 qu’elle était couverte par le secret professionnel. Le secret professionnel est strictement limité aux médecins, aux prêtres catholiques dans le cadre de la confession, et aux avocats. Le secret de la confession est le seul reconnu et efficacement protégé. Son existence est posée par la Cour de cassation qui reconnaît que les ministres du culte sont tenus de garder le secret sur les révélations qui peuvent leur être faites dans la mesure où les faits leur ont été confiés dans l’exercice de leur ministère sacerdotal ou en raison de ce ministère (Cass. crim., 11 mai 1959, Gaz. Pal. 1959.2.79).

Problème actuel sur le secret de la confession

Devant les "affaires" (comme la pédophilie), certains ont voulu que soit remis en cause le secret de la confession. Le Code pénal prévoit depuis 1992 que les sanctions prévues dans le cas de violation du secret professionnel ne s’appliquent pas dans les situations de sévices sur mineurs de moins de 15 ans. Mais il est hors de question que l’Église cède sur la question du secret de la confession.

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Le secret de la confession et la pédophilie

Le prêtre est tenu par la très stricte obligation de ne révéler absolument rien de ce que le pénitent a dit en vue de recevoir l’absolution, sous peine d’encourir des sanctions très sévères.C’est pourquoi si un prêtre était interrogé sur ce qu’il a entendu en confession, il serait dans la vérité en disant qu’il ne sait rien et n’a rien à dire.

Par contre, en entendant le pénitent avouer des fautes qui peuvent avoir des conséquences graves pour autrui, le prêtre peut, s’il le juge nécessaire, lui faire l’obligation de se dénoncer auprès de son autorité compétente ou auprès des autorités publiques et subordonne l’octroi de l’absolution à l’accomplissement, au moins à la ferme résolution d’accomplir cette condition.

Les péchés causent d’ordinaire du tort au prochain, et c’est pourquoi l’on doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour le réparer. L’absolution donnée pendant la confession enlève le péché, mais cela ne suffit pas pour autant : le préjudice causé par le péché n’est pas encore réparé. Le pécheur doit encore faire quelque chose pour réparer ses péchés qu’on appelle "la pénitence". La pénitence est imposée par le confesseur et doit tenir compte de la situation personnelle du pénitent. Elle doit chercher son bien spirituel et correspondre à la gravité et à la nature des péchés commis. Par ailleurs, le confesseur doit aussi rappeler au pénitent quels sont ses devoirs et ne peut accorder l’absolution à la légère.

Par contre si un prêtre est mis au courant en dehors de la confession d’une affaire de pédophilie, notamment d’abus sexuel de mineurs, il est tenu de dénoncer cet acte aux autorités compétentes.

La position de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est ferme : « L’abus sexuel de mineurs n’est pas seulement un délit au plan canonique. C’est aussi un crime qui fait l’objet de poursuites au plan civil. Bien que les rapports avec les autorités civiles diffèrent selon les pays, il est cependant important de coopérer avec elles dans le cadre des compétences respectives. En particulier, on suivra toujours les prescriptions des lois civiles en ce qui concerne le fait de déférer les crimes aux autorités compétentes, sans porter atteinte au for interne sacramentel ».

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