Sens, origine et histoire du sacrement de réconciliation

Aspect doctrinal et sens du sacrement de réconciliation

1. Que peut nous apporter le sacrement de réconciliation ?

C’est une rencontre avec Dieu qui se réalise par le moyen d’une rencontre avec un prêtre. À la lumière de la Parole d’amour de Dieu qu’est la Bible, on reconnaît ses péchés, non pas en se regardant, mais en regardant l’amour de Dieu pour nous. Le péché est une rupture de communion avec Dieu, un manquement à l’amour. Il porte en même temps atteinte à la communion avec l’Église, Corps du Christ. Le sacrement de réconciliation exprime et réalise une conversion qui apporte à la fois le pardon de Dieu et la réconciliation avec l’Église faite de nos frères et soeurs dans la foi. Cette rencontre nous transforme spirituellement et humainement.

Ce sacrement connaît actuellement une désaffection marquée ; beaucoup ont abandonné la pratique de la confession et perdu le sens du sacrement. Cependant actuellement, on n’a jamais autant "confessé" : dans les émissions nocturnes de radio, dans la rubrique "coeur" des magazines, sur le divan des "psy"...Il y a une exigence de communication personnelle dans la société technologique ou nous vivons. Le sacrement de réconciliation apporte une réponse significative à cette exigence. Il répond à un besoin profond du coeur humain. Ce sacrement nous procure la paix du coeur, allège notre conscience sur laquelle pèse parfois une forte culpabilité qui n’a rien de chrétienne. Il nous donne aussi une force pour nous guérir de nos faiblesses et apporte un élan à notre vie chrétienne.

2. Noms du sacrement - Pourquoi appelle-t-on "sacrement de réconciliation" ce qu’on appelait "sacrement de pénitence" ou "confession" ?

Depuis le Concile Vatican II, son nom complet est le Sacrement de Pénitence et de Réconciliation : c’est l’acte gratuit par lequel Dieu pardonne à l’homme pécheur repentant, et le réintroduit dans sa paix, grâce au Christ mort et ressuscité, en qui tous les péchés sont pardonnés.

On l’abrège souvent en l’appelant Sacrement de Réconciliation car il donne, à l’homme pécheur, l’amour de Dieu qui réconcilie. Cependant, le sacrement de la réconciliation par excellence est le baptême.

Il est appelé aussi par le terme de Pénitence puisqu’il réalise une démarche personnelle de conversion et de repentir, dans la communion de l’Église. Mais ce terme peut évoquer l’idée fausse d’une punition infligée en châtiment d’un péché.

Conversion, pénitence, pardon, réconciliation, confession : chacun de ces mots peut d’une certaine façon être utilisé pour désigner ce sacrement ; mais il faut cependant noter qu’aucun à lui seul ne peut l’exprimer de façon adéquate.

Conversion marque d’abord la changement radical d’orientation de toute vie.

Pénitence exprime l’ensemble des actes de l’homme par lesquels ce changement d’orientation s’opère et fructifie tout au long de la vie.

Pardon renvoie à l’initiative de Dieu qui fait miséricorde.

Réconciliation désigne surtout le but, et le résultat de tout la démarche : l’amitié renouée entre Dieu et l’homme.

Parler seulement de conversion ou de pénitence risque de centrer l’attention uniquement sur les efforts de l’homme. À l’inverse parler seulement de pardon risque de conduire à ne voir que le don de Dieu, en omettant ce qui relève de la démarche de l’homme.
Enfin parler de réconciliation seulement, c’est affirmer trop vite comme une chose acquise ce qui ne se réalise qu’au terme de la démarche. Pour etre réconcilié, il ne suffit pas que Dieu veuille pardonner le pécheur ; il ne suffit pas que le pécheur regrette ce qu’il a fait : il faut que pardon et repentir se rejoignent.

Il est appelé encore par le terme Confession, puisque l’aveu, la confession des péchés devant le prêtre, est un élément essentiel de ce sacrement. Ce terme est insuffisant car il n’exprime pas le pardon de Dieu. Mais il a l’avantage d’exprimer que je reconnais (je confesse ma foi) que Dieu a conclu une Alliance avec son peuple (dont je fais partie), Alliance pleinement réalisée en son Fils Jésus-Christ. Je reconnais que Dieu, dans son amour, m’offre son pardon.

3. Quel est le symbolisme du sacrement du pardon ?

Le signe central du sacrement du pardon est la rencontre entre le prêtre et le pénitent. Le pape Jean Paul II dans sa lettre aux prêtres sur le sacrement de réconciliation (Jeudi Saint - 2002) commente la rencontre de Jésus avec Zachée (Luc 19,1-10). Il demande aux prêtres que le ministre (ministre veut dire serviteur) du pardon incarne pour le pénitent le visage du Bon Pasteur (Jean 10, 11-18) . Il faut que le pénitent puisse rencontrer le Bon Pasteur à travers l’accueil, le visage et la voix du confesseur.

La rencontre personnelle entre le confesseur et le pénitent est donc la forme ordinaire de la réconciliation sacramentelle, et la forme la plus significative de la réconciliation avec Dieu et avec l’Église.

Aspect historique : origine et histoire du sacrement de réconciliation

1.L’institution du sacrement du pardon a été faite par Jésus qui a donné à l’Église le pouvoir de pardonner les péchés

Certains contestent que l’Église ait le pouvoir de pardonner les péchés. En fait l’Évangile enseigne qu’elle a ce pouvoir. Pendant sa vie terrestre, Jésus a annoncé qu’il donnera à son Église, à Pierre et aux apôtres, le "pouvoir de lier et de délier" (Mt 16,19) c’est-à-dire d’admettre ou d’exclure, d’absoudre ou non. C’est après sa résurrection, lors qu’il est apparu à ses disciples, qu’il leur a donné l’Esprit Saint et qu’il leur a dit : "Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus." (Jean 20, 22-23). Jésus leur a donné la mission de pardonner, et c’est par le pouvoir de l’Esprit Saint qu’ils peuvent remettre les péchés. Jésus a donc donné à l’Église le pouvoir de pardonner les péchés.

Le premier sacrement de la rémission des péchés est le baptême qui remet le péché originel et les péchés personnels des adultes. "Que chacun se fasse baptiser pour la rémission de ses péchés" (Acte 2,37-38) Mais pour ceux qui après le baptême retombent dans le péché, Dieu renouvelle son pardon. L’institution du sacrement du pardon a donc été faite par Jésus. C’est lui qui est à l’origine du sacrement.

2. Histoire du sacrement de pénitence ?

L’Histoire du sacrement de pénitence est assez complexe. Ce sacrement a eu au cours de l’histoire des formes très différentes de la manière actuelle. Dans l’antiquité chrétienne, le sacrement a été donné sous la forme de la pénitence publique. Celle-ci s’appliquait aux grands pécheurs coupables de meurtres, d’apostasie et d’adultère. Elle comportait une longue pénitence qui exprimait la conversion et s’achevait par la réintégration dans la communauté liturgique pour la fête de Pâques. Elle était comme le renouvellement du baptême et n’était donnée qu’une fois dans la vie.

Comme beaucoup repoussaient cette pénitence au moment de la mort, apparaît au VII° siècle une nouvelle forme de pénitence d’origine monastique : la pénitence privée, secrète et renouvelable. Elle était "tarifée" selon la gravité des péchés. L’absolution n’était donnée qu’après l’accomplissement de la pénitence souvent assez longue. À partir du XII° siècle, l’absolution est donnée au moment de la confession et la pénitence accomplir devient beaucoup moins importante. À partir du XVI° et XVII° siècles, la confession fréquente, dite confession de dévotion, est proposée comme moyen de progression spirituelle. On met l’accent sur la contrition (le regret) des péchés. (Voir Histoire des confessionnaux)

À la suite du Concile Vatican II, un nouveau rituel du sacrement de pénitence a pour but de mettre en valeur l’aspect ecclésial du sacrement de pénitence et de donner sa place à la lecture de la Parole de Dieu. Il a instauré les célébrations pénitentielles.

Documents sur le sens et l’histoire du sacrement de pénitence

Les symboles du sacrement du pardon : la rencontre, l’imposition des mains, le signe de la croix.

- Histoire du sacrement de pénitence

- De la pénitence à la réconciliation

- La réconciliation et les pénitents d’autrefois

Le péché : pardon des péchés par l’Église et absolution des péchés par les prêtres

1. Quels sont les effets du sacrement de réconciliation ?

Le sacrement de réconciliation pardonne les péchés graves qui ne sont pas pardonnés par le simple repentir. Concernant les effets du sacrement, on pense surtout au fait que l’absolution pardonne les péchés, remet les péchés, mais elle fait plus que d’effacer, de pardonner les péchés. Elle opère une transformation, elle nous donne une grâce, une force qui nous libère de l’esclavage du péché. Elle nous replonge dans la grâce ( l’amour divin) reçue au baptême. L’apôtre Paul montre en effet que nous qui étions pécheurs et esclaves du péché, nous sommes non seulement pardonnés de nos péchés, mais affranchis du péché par le Christ (Rom 6,17-20).

2. Absolution des péchés par les prêtres - Formule de l’absolution

Pour l’absolution des péchés, le prêtre en étendant la main vers le pénitent trace sur lui un signe de croix. Il dit la formule de l’absolution des péchés "Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde. Par la mort et la résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés. Par le ministère de l’Église, qu’il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés". (Le prêtre peut dire seulement cette dernière phrase qui est le cœur de ce sacrement : "Et moi...péchés). Le pénitent répond : amen.

Au début de la messe, le prêtre prononce une formule d’absolution des péchés, qui n’est pas sacramentelle : « Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde ; qu’Il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie éternelle ! »

3. L’Église ou un prêtre peuvent-ils refuser d’accorder le pardon, de donner l’absolution des péchés à celui qui se confesse ?

On peut être étonné par l’idée que l’Église peut refuser de donner le pardon. Cependant Jésus a donné à l’Église la mission de remettre ou de retenir les péchés c’est à dire le pouvoir de pardonner ou non. Dans une démarche d’amour éclairée par l’Esprit Saint, elle doit juger ce qui est meilleur pour le pécheur. Elle peut différer le pardon pour le conduire à aller plus loin.

4. Refus de donner l’absolution des péchés

Exceptionnellement, un prêtre peut donc refuser de donner l’absolution des péchés ou différer l’absolution des péchés. Ce n’est pas à cause de la gravité du péché, car tout péché peut être pardonné. Mais ce peut être en raison d’une contrition insuffisante, si le pécheur n’accepte pas d’éviter l’occasion qui le conduit au péché, si le pécheur reste dans un état où une situation de péché ou en raison du refus de réparer un tort très grave. Dans ces cas là, le prêtre n’a pas le pouvoir de donner l’absolution sacramentelle des péchés.

5. Images du geste de l’absolution des péchés

Pour le sacrement de réconciliation, le prêtre en étendant la main vers le pénitent fait le geste de l’absolution des péchés et dit la formule de l’absolution. Il peut aussi imposer les mains sur la tête du pénitent.

  • Confession d’un jeune

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