Sens, histoire, préparation et conditions de la cérémonie des obsèques

Le sens des obsèques
1. Face à la mort ?
Un décès est pour une famille un moment difficile de l’existence. La disparition d’un proche est perçue comme un déchirement et suscite souvent bien des problèmes. Nous sommes désemparés et parfois révoltés devant la mort, surtout dès qu’elle s’accompagne de grandes souffrances ou qu’elle atteint des jeunes. Elle est considérée comme injuste, voire scandaleuse. Et nous nous posons parfois des questions sur le sens de notre propre vie et sur Dieu... C’est alors qu’il faut organiser les obsèques !
2. Pourquoi une cérémonie religieuse pour les obsèques ?
La cérémonie religieuse pour les obsèques est parfois demandée par des personnes qui affirment leur distance par rapport à la foi, mais soucieuses de respecter la volonté de leur défunt. Il faut "passer par l’église". D’autres souhaitent entendre exprimer une signification de l’existence humaine d’une manière inspirée par la foi chrétienne. Des chrétiens convaincus veulent accueillir dans la foi et l’espérance l’événement de la mort et du deuil qu’elle entraîne. Actuellement en France, pour 80% des décès il y a des obsèques religieuses. On attend de l’Église qu’elle donne un sens à l’évènement de la mort, qu’elle dise une parole sur le défunt, qu’elle pose des gestes qui l’honorent, qu’elle propose une parole d’espérance et qu’elle accompagne dans leur désarroi les personnes confrontées au deuil.
Notons que toute personne qui donne aux funérailles un caractère contraire à la volonté du défunt encourt une sanction pénale (code pénal art.433-21-1).
3. Qu’apporte la cérémonie chrétienne des funérailles ?
(Elle a pour but de rendre honneur au défunt et de prier pour lui. Elle exprime la dignité de l’homme au moment de sa mort.) Elle veut d’une part confier le défunt à la miséricorde de Dieu et rendre grâce pour la vie partagée avec lui et d’autre part réconforter les proches en leur rappelant notre espérance que la mort n’est pas la fin de tout mais un passage pour la vie éternelle.
Elle a pour but de rendre honneur au défunt et de prier pour lui. Elle exprime la dignité de l’homme au moment de sa mort.
Elle est l’occasion du rassemblement de la famille et des amis du défunt, parfois de retrouvailles et même de réconciliation.
Elle nous aide à commencer le deuil en ranimant notre espérance.
Elle est un moment favorable pour réfléchir au sens de notre vie et à la destinée humaine. Elle nous invite au recueillement et à la prière et nous apporte un témoignage de foi.
Elle fait parfois découvrir à des gens qui participent rarement à une cérémonie religieuse un visage de l’Église différent des idées préconçues.
Cependant les obsèques religieuses ne sont pas un sacrement et ne sont pas indispensables pour le salut.
4. Quels sont les différents noms que l’on donne à la cérémonie des obsèques ?
"Funérailles" désigne l’ensemble de la cérémonie : les rites funéraires. Terme utilisé par les orthodoxes. Funeral en anglais
"Obsèques" du mot latin obsequium qui signifie respect ; c’est l’hommage au défunt. Terme utilisé par les catholiques. Funeral en anglais
"Messe de requiem" terme qui désignait la musique et les chants latins. Voir musique
"Enterrement" qui fait allusion à la mise en terre au cimetière que l’on appelle "Inhumation". Terme utilisé par les protestants, les juifs et les musulmans. Burial en anglais.
"Ensevelissement" est l’action d’envelopper un mort dans un linceul.
"Sépulture" fait allusion au sépulcre. Burial en anglais.
"Convoi" terme utilisé par les pompes funèbres qui organisent le transfert du corps à l’église et au cimetière.
5. Quelles sont les différents mots par les quelles on désigne la fin de la vie et ceux qui sont mort ?
Le Trépas : le mot évoque le passage à une autre vie ; poétique et peu usité.
Le Décès : le mot évoque le départ de la vie humaine. Selon l’étymologie décéder signifie s’en aller.
La Mort : le mot est perçu comme très direct et contrairement au trépas et au décès, est aussi utilisé pour les animaux.
Les Trépassés sont partis ailleurs.
Les Défunts ont achevé et accompli leur vie.
Les Morts ne sont plus.
Histoire des obsèques
Documents
Ph. Rouillard "Histoire des liturgies chrétiennes de la mort et des funérailles" Ed. Cerf. , 23€
Préparation des obsèques
1. Quelles sont les démarches préalables à la cérémonie ?
Il y a des démarches préalables à la cérémonie. La famille doit d’abord s’adresser aux Pompes funèbres. Ce sont donc elles qui contactent la paroisse. Elles fixent, en accord avec la famille et la paroisse, le jour et l’heure de la cérémonie. La famille rencontre ensuite, à la paroisse, le prêtre ou le laïc qui accueille la famille et prépare avec elle la cérémonie.
2. L’accueil des familles en deuil
Dans beaucoup de paroisses, il existe une équipe d’accueil des familles en deuil. Une personne de cette équipe accueille la famille pour préparer la cérémonie. Elle participe aussi à la célébration en collaboration avec le prêtre. En absence de prêtre, c’est parfois elle qui conduit les obsèques.
3. Importance de la préparation
La préparation des obsèques peut constituer un temps fort pour la famille, car la rencontre avec la paroisse a souvent un impact émotionnel. Lorsque l’on fait l’expérience du deuil, on éprouve un besoin d’écoute, de solidarité et d’amitié. La préparation peut être l’occasion d’un réveil de la foi devant le mystère de la mort
4. En quoi consiste la préparation de la cérémonie des obsèques ?
La famille échange avec un membre de l’équipe d’accueil des familles en deuil. Actuellement en ville, c’est le plus souvent un laïc qui accueille la famille. On aborde les points suivants :
la personnalité du défunt et les circonstances de son décès,
le sens que l’on veut donner à la cérémonie en tenant compte de l’assemblée,
le choix des textes,
les intentions de prière pour la prière universelle,
les chants et la musique,
la participation des proches (lecture des textes, rite de la lumière),
éventuellement un témoignage sur le défunt.
elle peut aussi inclure un poème ou un texte qui était cher au défunt si ce texte est en cohérence avec la foi de l’Église.
5. Coût de l’enterrement à l’église ?
Le prix, le coût de l’enterrement à l’église, dépend des frais de la paroisse. En effet les obsèques entraînent certains frais : dépenses de secrétariat, éclairage, chauffage et entretien de l’église, salaires et charges sociales s’il y a un organiste et un chantre. Il est normal de régler à la paroisse l’ensemble de ces frais. Parfois ils sont payés aux pompes funèbres qui transmettent le règlement à la paroisse. Il suffit de se renseigner auprès du secrétariat qui indique un montant ou une fourchette de prix pour le coût de l’enterrement. Il est d’environ 10% des dépenses faites au civil. Lorsque le défunt a fait un "contrat obsèques", il n’y a rien à payer puisque les charges de la cérémonie religieuse sont comprises dans le contrat.
6. Documents sur le décès et l’enterrement
Que faire lors d’un décès au domicile ?
Formation pour les équipes d’accueil des familles en deuil
Conditions des obsèques religieuses
1. Une personne non baptisée peut-elle avoir une cérémonie religieuse ?
Les funérailles chrétiennes comportent des rites qui n’ont de sens que par rapport au mystère chrétien ; elles ne sont donc pas destinées aux non baptisés.
Cependant il est possible de faire une cérémonie d’obsèques, mais sans eucharistie et sans les rites qui n’ont de sens que pour les baptisés : rite de la lumière, de la croix, aspersion d’eau bénite et encensement. On peut donc faire les lectures de la Bible et la prière universelle. L’assistance peut défiler devant le cercueil en faisant un geste qui exprime l’affection et le respect, par exemple en posant la main sur le cercueil. Mais il faut demander une autorisation à l’évêque.
On peut faire une cérémonie d’obsèques complète pour les catéchumènes, pour les personnes qui ont exprimé le projet de se faire baptiser et pour les enfants morts sans baptême si les parents avaient l’intention de les faire baptiser.
On ne peut jamais faire un "enterrement civil" dans une église, même si l’église appartient à la mairie.
2. Un chrétien divorcé remarié ou un suicidé peut-il avoir une cérémonie religieuse ?
Avant le concile Vatican II, les obsèques étaient conditionnées par la situation religieuse du défunt et par suite divorcés remariés et suicidés en étaient privés.
Actuellement depuis la réforme liturgique, la cérémonie répond à la demande, motivée par la foi de la famille. Les divorcés remariés et les suicidés peuvent donc avoir des obsèques chrétiennes et il n’y a pas de différence dans la cérémonie. Le canon 1184 du nouveau code de droit canonique de 1983 ne mentionne plus les suicidés parmi les pécheurs manifestes auxquels on ne peut accorder les funérailles ecclésiastiques.