Origine, histoire, date de la fête de Pâques
1. Origine juive de la fête de Pâques
La fête chrétienne de Pâques trouve ses racines dans la fête juive de la Pâque. La Pâque juive (Pessah en hébreu) a pour origine une fête des bergers nomades (la Pâque sacrifice de printemps) et une fête agricole (la fête des Azymes ou des pains sans levain). Elle commémore la libération du peuple juif de l’esclavage qu’il subissait en Égypte. Le mot Pessah signifie "passage". Il désigne le passage de Yahweh qui frappa les maisons des égyptiens et épargna les israélites et il commémore le passage de la mer Rouge.
Elle commence au soir du 14 Nissan, dernier jour avant la pleine lune qui suit l’équinoxe de printemps et dure 8 jours du 15 au 22 Nissan qui est le premier mois de l’année selon la Bible. Selon le rituel au temps de Jésus, le repas pascal (Seder) était préparé à la fin de l’après-midi du 14 Nissan. On ne pouvait consommer du pain fermenté pendant les 7 jours qui suivaient. La Pâque se célèbre par un repas pris en famille (Seder) et un caractère public qui est le sacrifice des agneaux fait par les prêtres au Temple.
Pessah est l’une des fêtes juives les plus connues et appréciées. C’est l’une des trois fêtes avec Chavouot (Pentecôte) et Souccot (fête des Cabanes) à l’occasion desquelles les Israélites faisaient un pèlerinage au Temple de Jérusalem. Depuis la destruction du second Temple en 70 de l’ère commune, la fête s’est largement focalisée sur un repas rituel familial, appelé Seder.
Quand fête-t-on Pessah ?
Pessah est célébrée pendant sept jours à partir du 15 Nissan, ce qui correspond aux mois de mars/avril. Pour les Juifs traditionalistes de la diaspora, elle dure huit jours. Le premier jour et le septième jour sont chômés (yom tov). Les jours intermédiaires sont des jours de fête où l’on peut travailler.
Que célèbre Pessah ?
Comme les deux autres fêtes de pèlerinage, Pessah a une dimension agricole et une dimension spirituelle. C’est la fête du printemps (Hag haAviv) et des prémices de la récolte. Du point de vue spirituel, Pessah célèbre la Sortie d’Égypte. Après plus d’un siècle d’esclavage en Égypte, Dieu libère les Hébreux. La fête commémore en particulier la nuit où Dieu a épargné les maisons des Hébreux pendant la 10e plaie (la mort des premiers nés) et le jour suivant où les Israélites quittèrent précipitamment l’Égypte.
Ainsi, la fête de Pessah célèbre l’intervention de Dieu qui a fait passer les Israélites de l’esclavage à la liberté. Elle évoque Dieu comme le libérateur de l’humanité, ce qui constitue un fondement de la conception de Dieu et de l’éthique dans le judaïsme. Pessah marque aussi l’anniversaire de la naissance du people juif en tant que nation libre.
En hébreu, le mot Pessah vient du verbe passah qui signifie « passer au-dessus ». Cela rappelle comment Dieu est passé par-dessus les maisons des Hébreux pendant la nuit de la dixième plaie. Le mot Pessah rappelle aussi l’agneau pascal qui était sacrifié au Temple à l’occasion de la fête.
Comment célèbre-t-on Pessah ?
Pessah à la maison
La principale règle est l’interdiction de consommer ou de détenir du hamets. Ce terme désigne cinq céréales susceptibles de fermenter au contact de l’eau : froment, orge, seigle, avoine, épeautre. Selon certaines traditions ashkénazes, l’interdiction est étendue à de nombreuses autres graines comme les légumineuses. Cette règle rappelle que les Hébreux quittèrent l’Égypte précipitamment, emportant du pain qui n’avait pas pu lever. Pendant Pessah, on mange du pain azyme (matsa). Ce pain est préparé selon des procédés spécifiques et cuit très rapidement avant que le processus de fermentation n’ait commencé.
On prépare la fête par un nettoyage méticuleux de la maison afin d’éliminer toute trace de hamets : on part à la chasse à la miette ! On remplace aussi la vaisselle ordinaire par une vaisselle spéciale pour Pessah. Ou alors on cachérise la vaisselle pour la rendre apte à être utilisée pendant Pessah. On retire les stocks restants de produits contenant du hamets. Pessah est donc une fête qui demande beaucoup de préparation !
Le rituel central de Pessah est le Seder, un repas rituel finement orchestré qui a lieu à la maison ou dans la communauté. Un certain nombre d’aliments symboliques sont placés sur un plateau au centre de la table. On trouve notamment la matsa (pain azyme), un os qui rappelle le sacrifice pascal au Temple et le maror, des herbes amères qui symbolisent la vie difficile des Hébreux en Égypte.
Le déroulement du Seder est détaillé dans un livre appelé Haggada. Ce mot signifie « récit » en hébreu. La Haggada évoque l’histoire de la sortie d’Égypte et loue Dieu pour cette libération. Tout au long du Seder se multiplient les rituels curieux qui sont là pour susciter l’interrogation et la discussion.
Pessah à la synagogue
Même si Pessah est célébrée principalement dans le cadre familial, elle comporte aussi des particularités dans la liturgie de la synagogue. On fait des lectures bibliques particulières. On lit notamment Chir haChirim, le Cantique des Cantiques. Le dernier jour de Pessah, a lieu le Yizkor. C’est un rituel de souvenir en mémoire des disparus, qui a lieu quatre fois par an.
Signalons qu’on emploie le singulier pour la Pâque juive et le pluriel pour la Pâques chrétienne.
2. Origine de la fête chrétienne de Pâques
Les chrétiens ont reconnu dans la mort et la résurrection de Jésus l’accomplissement de ce que préfigurait la sortie d’Égypte : la libération du mal et de la mort et l’entrée dans la vie donnée par Dieu.
La première célébration de la résurrection du Christ fut la célébration hebdomadaire de chaque dimanche, premier jour de la semaine. Le Nouveau Testament ne fait aucune mention d’une fête annuelle chrétienne de Pâques. Elle n’apparut qu’ensuite, au second siècle. Les Églises d’Orient, restées proches de la tradition juive, célébraient Pâques le 14 Nissan (quelque soit le jour de la semaine) commémorant ainsi la mort de Jésus. À Rome, on célébrait Pâques le dimanche jour de la Résurrection.
Au concile de Nicée (en 325), toutes les églises se sont mises d’accord pour se distinguer des juifs et pour que la Pâques chrétienne soit célébré le dimanche qui suit la pleine lune (14 Nissan), après l’équinoxe de printemps.
3. Histoire de la fête de Pâques, de la célébration de la fête de Pâques
L’histoire de la fête de Pâques témoigne de l’importance de la réforme liturgique. À l’origine, la célébration de la fête de Pâques se faisait dans la nuit du samedi au dimanche, mais à partir du VII° siècle elle a eu lieu dans l’après-midi du samedi et à partir de 1566 dans la matinée du samedi. Pie XII en 1951 et 1955 a autorisé et imposé la célébration nocturne de la fête de Pâques.
Vocabulaire - Depuis le XVI°siècle, le singulier (Pâque) désigné la fête juive et la fête orthodoxe. Le pluriel (Pâques) désigne la fête catholique et protestante.
4. Comment est fixée la date de la fête de Pâques ?
La date de la fête de Pâques n’est pas fixée par le calendrier civil. Elle est fixée par les autorités ecclésiastiques. Selon des règles établis au IV° siècle, par le concile de Nicée en 325, on célèbre Pâques le dimanche qui suit la pleine lune de printemps. L’équinoxe de printemps étant le 21 mars, Pâques est au plus tôt le 22 mars et au plus tard le 25 avril. Cependant à cause de la réforme du calendrier, les chrétiens d’Orient ne célèbrent pas Pâques à la même date que les chrétiens d’Occident, car ils ont gardé le calendrier Julien. Les chrétiens d’Occident (catholique, anglican, protestant...) ont adopté la réforme du calendrier promulguée par le pape Grégoire en 1582 (calendrier grégorien). Ils ont la même date de la fête de Pâques.
4bis. Date de Pâques, date de la fête de Pâques
La Date de la fête de Pâques catholique : À la différence de Noël ou de la Toussaint, la date de Pâques change chaque année, c’est une fête mobile.
Date de la fête de Pâques orthodoxe - La date de la fête de Pâques orthodoxe est assez variable par rapport à la fête occidentale et elle peut tomber le même jour.
Beaucoup de gens ont tendance à considérer le dimanche de Pâques en lui-même, alors qu’il fait partie d’un ensemble "La Pâques chrétienne" qui va du Jeudi saint à la nuit du samedi au dimanche.
5. Le Triduum pascal, Jeudi saint
Le Triduum pascal commence par la messe du soir du Jeudi saint faite en mémoire de la Cène au cours de laquelle Jésus institua l’Eucharistie. On lit le récit de la Pâque juive avec l’agneau pascal (Exode 12,1-14), puis le texte de saint Paul sur le repas du Seigneur (1 Cor. 11,23-26) et l’Évangile du lavement des pieds (Jean 13,1-15) Pendant cette lecture, le célébrant lave souvent, devant l’autel, les pieds de quelques fidèles. Après la célébration, l’eucharistie est transportée solennellement en un lieu que l’on nomme "reposoir" où l’on peut se recueillir en méditant l’agonie de Jésus à Gethsémani et son appel "Veillez et priez".
2. Le Triduum pascal Vendredi saint
Pendant le Triduum pascal le Vendredi saint, on célèbre la passion et la mort de Jésus sur la croix spécialement lors de l’office de la fin de l’après midi en lisant le récit de la passion selon saint Jean en faisant la vénération de la croix. Le triduum pascal est marqué aussi par le chemin de croix du vendredi saint à trois heure.
3. Le Triduum pascal Samedi saint
Le Samedi saint est un jour de silence et d’attente. On ne célèbre ni baptême, ni mariage ce jour là. La célébration de la résurrection commence le samedi soir à la Veillée Pascale, alors qu’avant la réforme liturgique de Paul VI, elle avait lieu le samedi matin.
LA VEILLÉE PASCALE (Vigile pascale)
La Vigile pascale (ou « Veillée pascale »), est la cérémonie liturgique qui prélude à la fête de Pâques. Elle clôt le Triduum pascal. Elle marque le début du temps pascal où le jeûne du carême et de la Semaine sainte est rompu. Historiquement, c’est au cours de ce service qu’on pratiquait les baptêmes et que les catéchumènes recevaient leur première communion. La Vigile se tient de nuit, entre le coucher du soleil du Samedi saint et le lever du soleil de Pâques.
1. Veillée Pascale - La liturgie de la lumière
Horaires des messes de Pâques dans toute la France, Voir MessesInfo
La Veillée Pascale ne peut commencer qu’après la tombée de la nuit. La célébration commence par la bénédiction du feu nouveau. Un grand feu est allumé si possible à l’extérieur de l’église, sinon à l’intérieur. Il rappelle que Dieu est feu d’amour et lumière. Le célébrant bénit le feu.
Le nouveau cierge pascal (les cierges pascals s’il y en a plusieurs), qui symbolise le Christ ressuscité, est allumé avec une flamme provenant de ce feu. On commence la procession de la lumière qui pénètre dans l’église obscure et qui manifeste la sortie des ténèbres à la suite du Christ. À l’entré de l’église le diacre tient le cierge élevé et chante "lumière du Christ" et l’assemblé répond "Nous rendons grâce à Dieu et chante "Joyeuse lumière, splendeur éternelle du Père, saint et bienheureux Jésus-Christ". Au milieu de la nef, on renouvelle l’acclamation et la lumière est transmise aux cierges des fidèles. On est pris par ces centaines de bougies qui brillent dans la nuit. Après une troisième acclamation au pied de l’autel, le diacre chante " l’Exultet".
2. Veillée Pascale - La liturgie de la parole
Puis c’est une longue et très riche liturgie de la Parole qui évoque toute l’histoire du salut. Chaque texte met en évidence un aspect du mystère pascal, en le référant au baptême qui incorpore au Christ ressuscité. Le rituel propose sept lectures, mais il est possible de n’en faire que deux. Comme lectures, on choisi souvent le poème de la création ( Genèse 1,1 -2,2), l’épreuve d’Abraham (Genèse 22,1...18), la sortie d’Égypte, le passage de la mer rouge (Exode 14,15 - 15,1) , le don d’un esprit nouveau (Ezékiel 36,16-18). Au moment du Gloria solennel, on fait sonner joyeusement les cloches qui sont restées silencieuses depuis le Jeudi saint. St Paul ( Rm 6/3-11) donne le sens du baptême qui nous fait participer à la mort et à la résurrection du Christ.
L’évangile chanté, si cela est possible, marque le sommet de la liturgie de la parole. Il rapporte qu’au matin de Pâques, les femmes ont trouvé le tombeau vide et qu’un ange leur a annoncé la résurrection de Jésus. Le texte varie selon les trois années liturgiques (Année A Mt 28/1-10, Année B Mc 16/1-8, Année C Lc 24/1-12).
3. Veillée Pascale - La liturgie baptismale
On célèbre ensuite la liturgie baptismale, la liturgie du baptême car la nuit de la Résurrection est, par excellence, la nuit de la naissance à la vie nouvelle dans le Christ. Après avoir chanté la litanie des saints (qui remplace la prière universelle) et procédé à la bénédiction de l’eau baptismale, le célébrant baptise les catéchumènes, s’il y a lieu. Le baptême par immersion des petits enfants laisse une impression inoubliable. De toute façon, on fait la rénovation de la profession de foi baptismale et l’aspersion des fidèles en mémoire de leur baptême. Lorsque c’est l’évêque qui baptise des adultes, il leur donne normalement aussi la confirmation.
MESSE DU DIMANCHE DE PÂQUES
4. La messe du jour de Pâques
Le jour de Pâques l’assemblé accueille beaucoup de chrétiens occasionnels qui viennent "faire leur Pâques" comme on disait autre fois.
L’eucharistie du jour de Pâques est célébrée dans la joie "Christ est ressuscité" . Elle poursuit la célébration de la nuit à la quelle elle fait référence. On fait souvent la procession d’entré avec le cierge pascal et la vasque d’eau bénite, on encense le cierge pascal et on asperge l’assemblé avec l’eau qui a été bénite à la veillée pascale. Au gloria, les cloches sonnent.
En première lecture (Ac 10/34...43), on entend Pierre annoncer la grande nouvelle : Jésus s’est manifesté à ses amis et il les a envoyés comme témoins. L’évangile (Jn 20/1-9) raconte que Marie madeleine, Pierre et Jean ont trouvé le tombeau vide au matin de Pâques.
5. Homélies pour la fête de Pâques